Cette fois, elle a choqué en se mettant en scène crucifiée et avec une couronne d'épines sur la tête pour chanter «Live to tell» durant les concerts à grand spectacle du «Confessions tour», qui a débuté fin mai aux Etats-Unis. Cette mise en scène lui a valu les foudres de responsables chrétiens en Angleterre et en Russie, ainsi qu'en Italie, où «Avvenire», le quotidien des évêques, a dénoncé «un acte provocateur qui blesse la foi de millions de chrétiens».
La semaine passée, avant son étape en Allemagne, une haute responsable du clergé protestant allemand avait appelé à boycotter «une star vieillissante» qui «arrive à attirer l'attention seulement en offensant les sentiments religieux».
Attirer l'attention a en tout cas toujours été l'un des nombreux talents de Madonna, qui devrait remplir le Palais omnisports de Bercy à quatre reprises. Une autre de ses spécialités est de s'adapter à l'air du temps, comme elle l'a une nouvelle fois prouvé avec son dernier album studio, «Confessions on a dance floor», paru en novembre dernier. Dans son précédent album, «American Life» (2003), sur la pochette duquel elle posait avec un béret à la Che Guevara, Madonna délivrait des messages dénonçant la guerre et la superficialité du monde. Mais les ventes de cet album «politique», qui coïncidait avec les opérations militaires américaines en Irak, ont déçu, avec 5 millions d'unités écoulées dans le monde, dont environ un million aux Etats-Unis.
Sans doute consciente que ce brouillage entre sa musique et l'actualité avait pu être préjudiciable à ses ventes, Madonna est revenue à une formule plus basique et festive pour «Confessions on a dance floor». Elle a en effet placé ce disque sous le signe de l'esprit «néo-disco» et du son des années 1980, qui revient en force dans le paysage musical. Bien lui en a pris, puisque cet album, qui s'ouvre sur le tube «Hung up» (basé sur un «sample» du succès signé en 1980 par le groupe disco suédois Abba «Gimme! Gimme! Gimme! (A man after midnight»), s'est vendu à 8 millions d'exemplaires dans le monde selon la maison de disques Warner.
L'esprit disco imprègne également l'identité visuelle actuelle de Madonna, comme toujours attentive à son image et qui a adopté pour «Confessions on a dance floor» un brushing à la Farrah Fawcett et des justaucorps rose fluo très années 1980. Le dernier passage de l'Américaine en France remonte à fin août 2004, déjà dans le cadre d'une tournée mondiale (la précédente datait de 2001). Cette tournée, le «Re-Invention tour», avait été la plus lucrative de 2004, avec 125 millions de dollars de recettes.
Habituée aux grands écarts, au sens propre comme au figuré, la chanteuse adepte de la Kabbale (un courant mystique juif) a par ailleurs annoncé début août au magazine «Time» qu'elle allait venir en aide aux orphelins du Malawi, pour lesquels elle espère lever au moins trois millions de dollars. / réd