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L’imagerie médicale s’est adaptée aux enfants

Avec le projet Kids friendly, le Département d’imagerie médicale de RHNE a voulu améliorer la prise en charge des jeunes patients sur le site de Pourtalès. Accueil et protocoles ont été ajustés aux spécificités pédiatriques.

18 janv. 2021, 05:30
La doctoresse Amira Dhouib, radio-pédiatre, dans la salle des ultrasons dont la déco et les équipements ont été adaptés aux enfants pour rendre l'atmosphère plus conviviale.

Dans le couloir principal, des affiches colorées expliquent aux enfants les secrets d’une IRM ou d’une radiographie. Dans la salle d’attente, il y a désormais un espace réservé aux petits, avec table et chaises à leur taille. Dans la salle des ultrasons, enfin, on a la surprise de découvrir une tour de sucettes, ainsi qu’un coin jeu spécialement aménagé pour les frères et sœurs. Déco, jouets, équipements, il y a des détails qui ne trompent pas: sur le site de Pourtalès, le Département d’imagerie médicale du Réseau hospitalier neuchâtelois (RHNE) a pris un coup de jeune. Pour accueillir sans stress les enfants, on a rendu l’atmosphère des consultations plus apaisante en rompant avec l’austérité intimidante des salles de scanner, IRM, ultrasons ou radiologie. En deux clics, le nouvel éclairage LED peut même les illuminer de différentes couleurs.

«Ce n’est là que la partie immergée de l’iceberg», réagit la radio-pédiatre Amira Dhouib, initiatrice du projet «Kids friendly» mis en place depuis 2019 avec d’autres collègues du département. Si les changements en matière d’accueil des enfants sont les plus visibles, le concept se focalise également sur les différentes manières de les mettre à l’aise. Mais surtout, il comprend des améliorations au plan médical avec une approche spécifique aux plus jeunes patients. D’où une optimisation des prestations avec des protocoles adaptés. «Les enfants ne sont pas des adultes en miniature», souligne la doctoresse. «C’est pourquoi nous devons tenir compte de leurs caractéristiques propres dans le domaine de l’imagerie médicale. D’autant plus que leur anatomie se modifie constamment au cours de leur croissance». IRM, scanner, doses d’irradiation, tous les protocoles ont été mis à jour selon les derniers standards en vigueur. En même temps, de nouvelles techniques de travail ont été introduites. Par exemple, le service a désormais la possibilité d’administrer du meopa, un gaz hilarant aux effets antalgiques, lorsqu’un jeune patient souffre d’une fracture douloureuse.

Protocoles par âge

En radiologie pédiatrique, on privilégie les techniques non irradiantes, c’est-à-dire l’échographie et l’IRM. Mais celles-ci ont leurs limites, relève la doctoresse. «Les ultrasons ne nous permettent pas de voir dans les os ni l’intestin. Quant à l’IRM, c’est un excellent outil diagnostic mais elle implique de rester 30 minutes dans la machine, ce qui n’est pas toujours évident pour un enfant». Des protocoles IRM ont été élaborés par zone corporelle et par âge. Pour les nourrissons jusqu’à 3 mois, la stratégie consiste à profiter du sommeil postprandial (qui suit le repas) pour réaliser l’examen. «A partir de 4 ans, on tente de négocier avec l’enfant, mais avant cet âge il n’y a pas d’autre choix que l’anesthésie». Quant au scanner (qui émet des rayons X), il n’est utilisé qu’en dernier recours et doit être justifié. «Il y a des choses que nous voyons au scanner et pas à l’IRM», précise la radio-pédiatre. «Dès lors, nous faisons toujours la balance entre les bénéfices et le risque avant de prendre une décision, conformément aux directives de l’OFSP et européennes.»

Patience et empathie

Prendre en charge un enfant malade avec des parents inquiets requiert une attention toute particulière de la part de l’équipe. Pour être mieux préparés, tous les collaborateurs du département ont suivi une formation de radiologie pédiatrique ces derniers mois. L’objectif est de distraire le bambin, de le réconforter et d’atténuer son stress pour pouvoir réaliser un examen dans les meilleures conditions possibles. «Il faut savoir que les enfants sont des éponges. Parfois ils ne vont pas bien parce que leurs parents sont inquiets», glisse la doctoresse Dhouib. «En consultation, cela demande de la patience et de l’empathie, nous devons prendre le temps».

Pour améliorer le confort des tout-petits, «Kids friendly» a poussé les améliorations jusque dans les moindres détails. Prenez le gel utilisé pour les échographies qui est d’habitude désagréablement froid: avant application sur un enfant, il est chauffé à la température corporelle. Le service a aussi acquis de nouveaux accessoires (matelas de positionnement pédiatrique, coussins et mousses spécifiques), une table à langer et des éléments ludiques, après avoir sondé les techniciens/nes en radiologie sur ce qui manquait. Ces derniers ont d’ailleurs organisé une récolte pour que toutes les salles soient bien garnies en matière de jouets. Toutes les autres dépenses engendrées par le projet ont été prises en charge par la Fondation auxiliaire de l’hôpital Jeanjaquet.   

Certificat de bravoure

Cerise sur le gâteau, une fois l’examen réalisé, chaque bambin reçoit un certificat de bravoure à colorier, une boîte de crayons de couleurs et une sucette (si les parents donnent leur accord). Une attention qui contribue à créer un lien de confiance entre l’enfant et le personnel hospitalier. Important quand on sait que lorsqu’une première expérience s’avère concluante, la seconde ne suscite généralement pas d’appréhension. 
 

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