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L'Australie reste sur un lit de braise

Le nombre de morts brûlés vifs dans l'Etat de Victoria est de 210. Il reste les disparus et des dizaines de foyers actifs à l'est et au nord de Melbourne. Au-delà du drame humain, un drame écologique. Reportage.

28 févr. 2009, 08:00

Melbourne vue d'avion: un nuage et une odeur puissante de fumée. Ce même soleil rouge que lors du Black Christmas de 2001 à Sydney. Bondi Beach était alors recouverte de cendres et la ville encerclée par les flammes. Mais en ce mois de février, dans le Victoria - grand comme l'Angleterre -, on scrute toujours l'horizon. Les sirènes des camions de pompiers retentissent plusieurs fois par jour. Elles n'ont plus rien de celles des jeux d'enfants.

On dénombrait, mercredi, cinq foyers préoccupants pour la population et près de 20 feux encore allumés ailleurs dans le bush. Le quartier de Belgrave, à seulement 35 km du centre économique de la deuxième ville d'Australie, inquiète particulièrement les pompiers. «L'impact sur les vies est très important ici, beaucoup plus que dans le bush», se souciait un pompier, sur la chaîne ABC. Plus de 4000 personnes vivent dans cette banlieue de Melbourne.

Plus de 4300 professionnels du feu, dont certains venus des Etats-Unis, luttent toujours pour maîtriser les incendies et sécuriser les zones sinistrées. Quelque 450 000 hectares ont été réduits en cendres et plus de 2000 personnes se retrouvent sans toit. Preuve que la situation n'est pas encore sous contrôle, 80 hectares ont brûlé mardi en moins d'une heure dans l'est de Melbourne.

Mais la reconstruction commence dans certaines zones. On finit de détruire les maisons calcinées, on construit des abris et on distribue des téléphones mobiles pour que les familles séparées par la panique puissent se retrouver. «Les pompiers sont là pour maîtriser le feu, mais également pour permettre aux gens de reprendre le cours de leur vie, si cela est possible», explique Martin, un pompier volontaire de Sydney. «Il y a ce qu'on appelle l'enquête thérapeutique. Nous donnons la parole aux victimes pour des questions d'assurance, mais aussi pour les aider à tourner la page.»

Beaucoup de sinistrés se plaignent de n'avoir pas été avertis du danger. Moins de 24 heures avant les feux de brousse dans le parc national du Wilsons Promontory, les signaux de prévention incendie n'étaient pas encore au maximum. L'une des plus belles réserves de l'Etat est un lit de braises. «Personne n'est jamais vraiment prêt à évacuer sa maison», observe le pompier de Sydney, lui-même touché par les incendies de 2001. «Pas même moi. On espère toujours que le vent va orienter les flammes et les cendres incandescentes dans une autre direction»

Maintenant seulement, à la suite du désastre du 7 février, les gens anticipent leur départ. Certains villages proches de foyers encore en activité sont vidés à 70%. Les populations ont compris ce que veut dire évacuer. Cela ne veut pas dire amener les enfants en lieu sûr et vite venir récupérer le reste des affaires.» Une leçon payée au prix fort. /TBU

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