Votre publicité ici avec IMPACT_medias

L'art helvète bien présent à Venise

04 juin 2011, 11:58

A Venise, la prestigieuse Biennale ouvre ses portes au public aujourd'hui. Pendant plusieurs mois, la cité des Doges deviendra l'épicentre de l'art contemporain. Cette année, c'est la Suissesse Bice Curiger qui est aux commandes. L'exposition internationale, intitulée «ILLUMInazioni - ILLUMInations», est une opportunité unique en son genre, qui permet aux artistes, galeristes, collectionneurs et au public, de dresser l'état des lieux de l'art contemporain.

«La Biennale est comme un moulin à vent. Tous les deux ans, elle balaie la forêt, dévoile des facettes cachées, fortifie et illumine les nouvelles pouces, revisite et débroussaille les branches plus connues», déclare le directeur de la Biennale, Paolo Baratta, sur le site internet de l'événement. Pas moins de 84 artistes seront exposés au Pavillon central des Jardins de l'Arsenal.

Grand retour de l'histoire

Une brochette importante de créateurs, à laquelle viennent s'ajouter les présences nationales dans les pavillons. Avec une participation de 69 pays, c'est un record absolu qui est battu. Cette 54e édition permettra au public d'admirer pour la première fois les ½uvres provenant d'Andorre, d'Arabie Saoudite, du Bangladesh et d'Haïti.

Pour 2011, la commissaire de l'exposition internationale, Bice Curiger, a voulu consacrer un espace à la peinture du passé. Le parcours de la Biennale s'ouvre sur trois grandes toiles de Jacopo Robusti, dit Le Tintoret: La Cène (de l'île de San Giorgio); la Découverte du corps de Saint Marc et la Création des animaux (Gallerie dell'Accademia).

En pensant à Venise, Bice Curiger dit avoir tout de suite pressenti que le contexte historique et artistique de la ville, unique en son genre, offrait bien plus d'un espace d'exposition. «Pour ILLUMInations, j'ai immédiatement pensé au magnifique peintre vénitien du 16e siècle, Le Tintoret. Et je me suis dit: nous devons consacrer une salle au Tintoret!», a récemment déclaré la commissaire, devant les caméras de la télévision suisse alémanique.

«Le 16e siècle est le moment historique au cours duquel le monde prend véritablement de l'ampleur. Dans un certain sens, c'est le début de la globalisation. Le Tintoret est le peintre de la lumière. Ses ½uvres révèlent des instants de lumière extraordinaires», poursuit Bice Curiger.

L'un des thèmes centraux de la manifestation est précisément la globalisation, aussi, et surtout, dans l'univers de l'art contemporain. «Le Tintoret a été le précurseur de grandes innovations, ses ½uvres témoignaient d'une approche téméraire dans la composition, et qui a bouleversé l'ordre classique hérité de la Renaissance», précise-t-elle.

En ouvrant le parcours de l'exposition d'art contemporain, précisément sur les tableaux du Tintoret, la commissaire a voulu donner un signal de continuité par rapport à l'histoire aussi. Bice Curiger souhaite que ce grand maître de la peinture, transmette sa pensée de révolution jusque dans l'ordre des artistes contemporains. Il n'y a pas qu'aux commandes de la grande manifestation que la Suisse brille par sa présence. Fischli & Weiss, Pipilotti Rist et Urs Fischer pour les plus connus, et Mai-Thu Perret, Shahryar Nashat et Fabian Marti, sont quelques-uns des créateurs suisses présents dans la cité des Doges.

«Il est vrai qu'une forte empreinte helvétique au sein de la direction se reflète aussi dans la présence élevée d'artistes suisses pour cette Biennale», reconnaît Giovanni Carmine, l'assistant de Bice Curiger. «Mais rappelons que l'art contemporain suisse est largement reconnu dans le circuit international. Nous vivons dans un monde globalisé et les artistes ne peuvent pas se définir par leur nationalité, mais plutôt au travers des thématiques et les formes d'expression qu'ils utilisent dans leur travail», ajoute-t-il.

Votre publicité ici avec IMPACT_medias