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Güssing, commune modèle en énergies renouvelables

Depuis 20 ans, la petite ville de Güssing, dans le sud-est de l'Autriche, mise sur les énergies renouvelables et propage son modèle d'autarcie énergétique bien au-delà des limites de la commune de 4300 âmes. Le nouveau procédé de transformation du bois en gaz naturel suscite l'intérêt.

04 juil. 2009, 04:15

Dernière innovation en date, inaugurée la semaine dernière, une centrale de 1 MW permet de produire du gaz à partir de copeaux de bois. Le produit a de multiples applications: il peut être pompé dans le réseau de gaz naturel, utilisé pour du chauffage urbain, pour des centrales électriques ou bien comme carburant automobile.

Le procédé de gazéification du bois, développé en partenariat avec la Suisse, aiguise l'appétit de géants énergétiques. «Vattenfall (Suède, ndlr), EDF (France) ou E.ON (Allemagne) sont intéressés par la centrale», assure le maire Peter Vadasz. Une copie de la centrale, 25 fois plus puissante que celle de Güssing - qui peut chauffer 150 foyers en hiver -, est déjà prévue à Göteborg en Suède.

La transformation du bois en gaz naturel de synthèse est une initiative développée par l'Institut Paul Scherrer à Villigen (AG). La centrale de biomasse de Güssing est la première à tester cette technologie de la méthanisation du bois à une échelle industrielle.

Cette reconnaissance industrielle est la énième étape d'une quête de l'indépendance énergétique grâce à une production décentralisée et alternative. Entamée au début des années 1990, elle a changé un bourg endormi à la frontière hongroise en ville pionnière.

La commune, au cœur d'une région agricole et boisée, a exploité ses atouts, la biomasse et l'ensoleillement, pour se sortir du marasme économique. Une entreprise coordonnée depuis 1996 par le Centre européen pour les énergies renouvelables (EEE) et financée en partie par l'Union européenne. A part l'énergie éolienne, délaissée faute de vent, les chercheurs, associés à des entreprises partenaires, ont développé de multiples solutions pour produire, également de manière combinée, chaleur, électricité et agrocarburants avec du maïs, du colza, des déchets agricoles, du bois ou les rayons du soleil.

La ville couvre ses besoins en chauffage urbain et en électricité grâce à un réseau de petites unités d'une puissance totale de 6 MW. Et depuis 2005, Güssing produit plus d'énergie qu'elle n'en consomme.

«Nous produisons 120 millions de KWh de chauffage et 45 millions de KWh d'électricité par an», souligne Reinhard Koch, directeur de l'EEE. La vente de courant génère 6,7 millions d'euros.

«1100 emplois ont été créés les 12 dernières années. Comme la commune détermine les prix du chauffage, nous avons pu inciter financièrement des entreprises à s'installer. Nous avons réinvesti pour rénover la ville», continue Peter Vadasz, réélu sans cesse depuis 1992.

Le modèle, fondé aussi sur l'exportation de ces technologies innovantes, n'est cependant pas épargné par la crise économique. Une société de Güssing spécialisée dans le photovoltaïque va licencier plus de la moitié de ses salariés, en raison de la chute des commandes. /ats-afp

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