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Faire bombance pour s'assurer l'abondance

Tapage nocturne, liesse et bonne chair à la Saint-Sylvestre permettent d'entrer très agréablement dans la nouvelle année. En réalité, faire joyeuse bombance perpétue des rites ancestraux pour s'attirer bonheur et prospérité.

29 déc. 2006, 12:00

Certaines croyances assurent que la nuit du Nouvel An symbolise la renaissance des êtres humains et détermine aussi les douze mois à venir. Ainsi en Grande-Bretagne, un adage prétend que remplir ses placards et ripailler la veille de Nouvel An placent l'année sous le signe de l'abondance.

Sous nos latitudes, l'an neuf se fête la nuit du 1er janvier depuis l'an 153 avant notre ère. Des recherches historiques démontrent cependant que le début de l'année se commémore depuis beaucoup plus longtemps et que la date charnière a varié selon les civilisations. Il y a 4000 ans, à Babylone, l'année débutait fin mars. Les habitants programmaient alors onze jours de festivités, d'agapes et de purifications pour s'assurer d'abondantes récoltes. Un spectacle de mime à la dévotion de la déesse de la fertilité s'accompagnait d'un fastueux cortège, dansé et costumé.

Les «Sylvesterkläuse»

Durant toute l'Antiquité, selon les régions un bruyant défilé de joueurs de cor et de tambour chassait les mauvais esprits au soir de Nouvel An. Le rite se perpétue de nos jours en Suisse, en Appenzell Rhodes-Extérieures, avec les «Sylvesterkläuse». Ces personnages parfois effrayants, masqués et costumés, surgissent d'ordinaire le 31 décembre mais surtout le 13 janvier, date du Nouvel An selon le calendrier julien en vigueur jusqu'au 16e siècle. Par groupes, ils vont de ferme en ferme en chantant et en agitant des grelots ou des cloches. Parfois, ils transportent de lourdes coiffures décorées sur leur tête. Comme cette année le 31 tombe un dimanche, la tradition protestante exige qu'ils se manifestent le 30. La population ne saurait être harcelée un dimanche. Et les «Sylvesterkläuse» ressortiront le 13 janvier.

A l'instar des civilisations qui les ont précédés, les Romains fêtaient les «calendes» - en fait le Nouvel An - le 1er, puis le 25 mars. Finalement, ces célébrations ont été fixées au 1er janvier dès 153 avant notre ère. Les Romains ont choisi le 1er janvier car ce jour était dédié à Janus. Ce dieu des portes et des commencements était un symbole fort pour ce moment charnière car il avait deux faces: l'une tournée vers l'avant et l'autre vers l'arrière, donc vers le futur et le passé.

Plus tard, lorsque le christianisme s'est imposé, l'Eglise a interdit de célébrer le Nouvel An, fête tenue pour païenne. Cette décision a plongé les chrétiens dans la confusion. Et pour longtemps. Qu'on en juge: la France a choisi alors de fêter l'an neuf le 1er mars, puis le 25 décembre et enfin le 25 mars. Les Anglais l'ont commémoré le 25 mars et les Italiens notamment le 15 décembre. Finalement en 1564, le roi de France Charles IX adopte le calendrier grégorien qui installe définitivement le Nouvel An le 1er janvier. Le monde chrétien s'est peu à peu rallié à ce choix. / ats

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