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Des progrès contre l'arythmie cardiaque Près de 10 000 Suisses touchés

21 avr. 2011, 07:54

Lorsque le c?ur bat la chamade sans raison, le seul bon r?flexe ? avoir est de consulter, afin de comprendre ce qui se passe. En effet, le c?ur est une sorte de gros muscle compos? de quatre cavit?s (deux oreillettes et deux ventricules), qui se contractent apr?s avoir ?t? excit?es par un courant ?lectrique naturel qui part des oreillettes en direction des ventricules. Quand tout va bien, les deux oreillettes se contractent juste avant les deux ventricules, au rythme de 60 ? 90 battements par minute et cela permet au sang tout juste oxyg?n? d'?tre ?ject? dans la circulation g?n?rale. Mais si le circuit ?lectrique s'emballe (cas le plus fr?quent) ou se bloque, des troubles du rythme apparaissent : dans ce cas, le c?ur ne joue plus correctement son r?le de pompe et l'?jection du sang oxyg?n? est perturb?e. Un peu. Ou beaucoup.

De tous les troubles du rythme cardiaque, la fibrillation auriculaire est vraiment tr?s fr?quente apr?s la soixantaine: 10 % des plus de 80 ans en sont atteints. Lorsque cela arrive, les oreillettes se contractent de fa?on anarchique et tr?s rapidement, environ de 300 fois par minute. Outre le fait que ce trouble n'est pas toujours tr?s bien tol?r? - il peut entra?ner des palpitations, de l'essoufflement ? l'effort et/ou une fatigue -, il favorise la formation de petits caillots car le sang emprisonn? dans les oreillettes finit par coaguler. Le risque de survenue d'un accident vasculaire c?r?bral, d? ? ce petit caillot parti boucher une art?re du cerveau, est alors multipli? par cinq. C'est pourquoi lorsque la fibrillation persiste ou r?cidive souvent et sauf contre-indication absolue comme une h?morragie, le cardiologue prescrit volontiers un traitement anticoagulant.

?La bonne nouvelle, c'est que l'on dispose enfin d'alternative aux anticoagulants classiques (les antivitamines K), qui n?cessitaient des contr?les fastidieux par des prises de sang r?p?t?es. Les nouveaux traitements - attendus dans les mois ? venir - sont dirig?s contre d'autres facteurs que la vitamine K, indispensables ? la coagulation. Ils ne n?cessitent aucun ajustement de posologie (c'est la m?me dose pour tous) et, donc, pas de contr?les sanguins r?guliers. Enfin, leur risque h?morragique semble inf?rieur, pour une efficacit? ?quivalente?, pr?cise le Pr Jacques Mansourati (service de cardiologie, CHU de Brest).

Il y a d'autres nouveaut?s dans la prise en charge de la fibrillation auriculaire. Depuis plus de vingt ans, aucun nouveau m?dicament antiarythmique n'avait ?t? commercialis? et, de fait, les patients n'avaient pas beaucoup d'autres alternatives que l'amiodarone, antiarythmique le plus efficace, mais pas toujours bien tol?r?. En effet, l'amiodarone apporte de l'iode susceptible de perturber le fonctionnement de la thyro?de. ?C'est pourquoi la mise sur le march? en 2009 de la dron?darone (Multaq), qui ne pr?sente pas cet effet secondaire, est int?ressante. Toutefois, ce traitement fait partie de ceux mis sous surveillance par l'Afssaps, en raison de deux cas d'h?patite fulminante rapport?s dans le monde. Deux cas pour lesquels on ne sait pas encore si le m?dicament peut ?tre incrimin?, poursuit le Pr Mansourati.

P?nurie d'?quipes

?Enfin, c'est surtout du c?t? des techniques d'ablation du foyer de tissu cardiaque ? l'origine du trouble du rythme que l'on a le plus progress?. Elles pourraient prochainement ?tre propos?es en premi?re intention, au moins dans les fibrillations auriculaires paroxystiques - ainsi appel?es parce que les crises durent moins de sept jours - et symptomatiques (mal tol?r?es), survenant sur c?ur sain, remarque le Pr Paul Milliez, chef du service de cardiologie du CHU de Caen. On sait, notamment gr?ce ? l'?quipe de Bordeaux du Pr Michel Ha?ssaguerre, que les veines pulmonaires sont ? l'origine de foyers de d?charges ?lectriques rapides, jouant un r?le majeur dans le d?clenchement de la fibrillation auriculaire. D'o? l'id?e de d?truire ces foyers soit par radiofr?quence (par une sorte de bistouri ?lectrique), soit par cryoth?rapie (par le froid). M?me si le geste est tr?s technique, trois jours d'hospitalisation suffisent et un retour au travail est envisageable au bout d'une semaine. Ces deux techniques se valent en terme d'efficacit?, avec un taux de r?cidive encore relativement ?lev? (de l'ordre de 30%), peut-?tre parce que les l?sions ainsi cr??es ne sont pas assez profondes. Un probl?me qui pourrait ?tre r?solu dans les ann?es ? venir, avec l'arriv?e de nouveaux cath?ters renseignant le rythmologue sur la pression exerc?e par la sonde au niveau de la zone ? d?truire, afin de l'aider ? optimiser son geste.? Seul b?mol: les patients int?ress?s par ces techniques (radiofr?quence ou cryoth?rapie) seront de plus en plus nombreux en raison du vieillissement de la population. Or il y a d?j? p?nurie d'?quipes capables de r?pondre ? la demande. Un vrai d?fi ? relever? mais il est politique, cette fois!


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