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Corriger la vue avec la chirurgie réfractive

Spécialité de l’hôpital de la Providence, la chirurgie réfractive pratiquée au laser est précise et indolore. Interview du Dr Jean-Philippe Colliac, ophtalmo-chirurgien, sur cette intervention ambulatoire.

08 janv. 2019, 00:01
GSMN / Providence

Centre d'ophtalmologie

Neuchatel, le 27 novembre 2018
Photo : Lucas Vuitel

Depuis une vingtaine d’années, la chirurgie réfractive a connu un développement important grâce au laser. Elle réunit des techniques microchirurgicales en évolution constante qui constituent une alternative au port de lunettes ou lentilles de contact. Le Dr Jean-Philippe Colliac est co-inventeur du laser femtoseconde utilisé pour la technique du Lasik. Ce spécialiste en ophtalmologie, également docteur en physique, pratique à l’hôpital de la Providence, à Neuchâtel, doté d’un pôle d’excellence en matière de chirurgie réfractive et le seul à être équipé d’un laser dans le canton de Neuchâtel. L’équipe est composée de plusieurs chirurgiens et d’optométristes spécialisés qui pratiquent près de 300 interventions de ce type de chirurgie par an. Le Dr Colliac répond à nos questions.

Quel est l’objectif de la chirurgie réfractive?

Elle est utilisée pour corriger les troubles de la réfraction qui affectent la vue, à savoir la myopie, l’astigmatisme, l’hypermétropie (l’inverse de la myopie) et certains cas de presbytie (difficulté de voir net en vision de près qui apparaît après l’âge de 40 ans). On peut traiter les myopies inférieures à – 8 dioptres, les astigmates jusqu’à – 3 dioptres et les hypermétropes jusqu’à + 3 dioptres. Le traitement s’adresse aux patients qui ont une cornée de forme normale, d’épaisseur suffisante et dont le trouble de la réfraction est stabilisé depuis deux ans. Généralement, celui-ci évolue jusqu’à l’âge de 25-30 ans. Les examens complémentaires préopératoires permettent de déterminer s’il y a une contre-indication, ce qui est le cas pour environ 15% des patients qui viennent en première consultation.

En quoi consiste l’opération?

Cette chirurgie, pratiquée en ambulatoire, s’est développée avec l’apparition du laser dans les années 1990, au point de devenir l’une des opérations des yeux les plus pratiquées aujourd’hui. Elle consiste à remodeler la courbure de la cornée: le rayon laser est utilisé pour gommer les tissus superficiellement, sans brûler ni couper. Il nous permet de travailler à l’échelle du micron! Grâce à l’évolution de la technologie, le traitement est devenu plus rapide: il nous faut 10 secondes aujourd’hui pour accomplir des gestes qui duraient une minute avant. Pour le patient, c’est une technique indolore grâce à l’application d’un collyre anesthésiant avant l’intervention. Il existe deux procédés différents. Apparu au début des années 2000, le Lasik (effectué avec un laser femtoseconde) consiste à découper une fine lamelle de la cornée pour pouvoir remodeler la courbure cornéenne en profondeur. Quant au PRK (kératectomie photoréfractive), il est pratiqué au laser excimère pour façonner les couches antérieures de la cornée. Avec la première technique, le patient peut reprendre le travail après deux jours. Ce délai est d’une semaine avec la seconde. Mais la chirurgie réfractive était déjà pratiquée au bistouri, bien avant l’avènement du laser: on déformait la cornée en pratiquant des incisions.

Comment se déroule l’intervention?

Le patient est convié à deux rendez-vous préopératoires, d’une heure chacun. Au cours du premier, il voit un optométriste qui mesure les paramètres d’acuité visuelle pour préparer l’opération. La seconde consultation se déroule avec le chirurgien qui vérifie les données et procède à un examen oculaire complet. Ces deux rendez-vous donnent un temps de réflexion au patient. Le jour J, un collyre anesthésiant est instillé juste avant l’intervention ambulatoire, qui dure une vingtaine de minutes. Nous avons la chance de disposer d’un plateau technique très performant. Je peux affirmer sans exagérer que c’est l’équipement le plus précis au monde: il se trouve que le service après-vente mondial du fabricant se trouve à proximité de Neuchâtel et que leur technicien met un point d’honneur à passer fréquemment à la Providence pour vérifier et ajuster les réglages.

Les contre-indications?

Les principales sont le diabète non équilibré, les maladies inflammatoires chroniques comme la polyarthrite rhumatoïde, les maladies auto-immunes. La chirurgie réfractive n’est pas pratiquée sur les femmes enceintes, pour des raisons psychologiques essentiellement. Nous n’opérons pas non plus d’enfants en dessous de 18 ans, mais il y a des exceptions en présence de certaines maladies. En revanche, il n’y a pas de limite d’âge pour la chirurgie réfractive. De nombreuses personnes sont d’ailleurs opérées de la cataracte après 65 ans, ce qui nous permet d’implanter une lentille intraoculaire appropriée qui corrige le trouble de la réfraction. Ce vieillissement du cristallin est causé par une opacification du cristallin, ce qui entrave l’arrivée de la lumière dans le fond de l’œil. Il faut savoir que tout le monde finit par développer une cataracte tôt ou tard, car elle est due au vieillissement. Simplement chez certaines personnes, elle survient plus rapidement, comme pour les cheveux blancs.

L’intervention de la cataracte a pour but de retirer le cristallin opaque et de le remplacer par une lentille artificielle. Elle permet aux patients de recouvrer leur vision de loin. En revanche ils ne pourront pas se passer de leurs lunettes de lecture. Une lentille intraoculaire bi ou trifocale peut être proposée pour voir aussi bien de loin que de près et aussi à distance intermédiaire. Mais avec ce type de lentille intraoculaire la qualité de la vision est moins bonne qu’avec une lentille monofocale. Pour cette raison, ces lentilles ne sont pas indiquées pour tous les patients.

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