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Comment réparer les atteintes des valves cardiaques?

07 juil. 2011, 11:31

Beaucoup de personnes ont une valvulopathie - c'est-à-dire une atteinte des valves cardiaques - sans le savoir. Faute d'études épidémiologiques, les estimations sont approximatives: «Toutes valvulopathies confondues, 3% des 55-65 ans seraient touchés à des degrés variables. Ils seraient plus de 10% à l'être après 75 ans», explique le Dr Jean-Luc Monin (unité des maladies valvulaires cardiaques, CHU Henri-Mondor à Créteil, et coresponsable du laboratoire d'échocardiographie).

De toutes les valvulopathies, la plus fréquente est le rétrécissement aortique. La valve située entre le ventricule gauche et l'aorte - le gros vaisseau qui part du cœur - ne s'ouvre pas entièrement, ce qui gêne l'évacuation du sang et oblige le cœur à fournir un travail plus important pour forcer ce «barrage». Comme le rétrécissement aortique touche surtout les plus de 65 ans, sa fréquence augmente, puisque la population vieillit. C'est aussi la valvulopathie la plus opérée. «Dans notre service, pour 500 patients atteints d'une valvulopathie et reçus en consultation chaque année, environ 200 passent entre les mains des chirurgiens…, les trois quarts pour un rétrécissement aortique», confirme le Dr Monin. Il s'agit d'un véritable problème de santé publique, d'autant que le coût de la prise en charge d'un seul malade opéré se chiffre en dizaines de milliers d'euros.

Autre valvulopathie fréquente: l'insuffisance mitrale, ainsi appelée parce que la valve située entre oreillette et ventricule gauche (les deux cavités gauches du cœur), ne ferme plus correctement. L'étanchéité entre oreillette gauche et ventricule gauche n'étant plus assurée, du sang reflue lorsque le ventricule se contracte et, là encore, le cœur doit compenser en travaillant plus. L'origine de la valvulopathie est le plus souvent dégénérative (mais une origine médicamenteuse est aussi possible, comme l'a révélé l'affaire du Mediator). «Et dans les pays en voie de développement où le rhumatisme articulaire aigu n'a pas disparu, l'atteinte mitrale reste très fréquente», souligne le Pr Alec Vahanian (chef du département de cardiologie, CHU Bichat, Paris).

Encore deux autres types de valvulopathies existent, mais elles sont plus rares en France. Il s'agit de l'insuffisance aortique (avec une valve aortique non étanche) et du rétrécissement de la valve mitrale.

Toutes ces valvulopathies échappent volontiers au diagnostic, du moins au début. En effet, lorsqu'une valvulopathie est modérée, bien souvent, il n'y a aucun symptôme et ce, pendant des années. La découverte est alors fortuite, soit parce que le médecin entend un souffle à l'auscultation du cœur, soit parce qu'une échographie cardiaque est demandée pour un autre motif. Plus rarement, c'est un symptôme qui donne l'alerte: un essoufflement ou une douleur à l'effort, ou encore une sensation de malaise - pouvant aller jusqu'à la syncope - avec la tête qui tourne. Dans ce cas, il ne faut pas attendre pour consulter, car bien souvent la valvulopathie est déjà importante, au risque que le muscle cardiaque s'abîme à «bas bruit».

«Des études sont en cours, à la recherche de nouveaux marqueurs pour mieux indiquer aux cardiologues que le moment d'intervenir est venu».

Tout redevient possible

C'est vital. Car une valvulopathie sévère, quelle qu'elle soit, a des conséquences sur la qualité de vie et sur l'espérance de vie. D'ailleurs, une fois leur valve malade réparée ou changée, les patients sentent vraiment la différence. Retrouver une activité physique, voyager, etc., tout ce qui leur semblait impossible avant l'intervention redevient accessible. «En contrepartie, il faut revoir son cardiologue tous les 6 à 12 mois et faire une échocardiographie de contrôle tous les 12 à 24 mois, car la nouvelle prothèse n'est pas éternelle (les prothèses biologiques posées après 65 ans ont une durée de vie de l'ordre de 15 ans, parfois davantage). De plus, les patients les plus jeunes - moins de 65 ans - qui ont reçu une prothèse en métal, doivent prendre des anticoagulants à vie et donc faire un contrôle sanguin mensuel. Enfin, il est capital de consulter son dentiste deux fois par an à la recherche d'une infection qui pourrait se propager à la valve», insistent le Pr Vahanian et le Dr Monin.

Des contraintes fort acceptables et bien acceptées, au regard de la «nouvelle» vie retrouvée!

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