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Cancer du sein: 17 substances chimiques à éviter

Une étude américaine a établi 17 substances à éviter pour réduire les risques de cancer du sein. Parmi elles figurent les substances chimiques présentes dans l'essence et les dissolvants.

12 mai 2014, 10:30
epa02939596 Gynecologist Dominik Varga checks the breast of Heike Finkel at the university hospital Ulm, Germany, 28 September 2011. The university hospital presents new tools that give 3D images. The 250, 000 Euro tool is supposed to deliver a more exact diagnosis and help to identify breast cancer at an early stage.  EPA/STEFAN PUCHNER

Des scientifiques américains ont identifié les substances chimiques les plus cancérigènes présentes dans l'environnement quotidien que les femmes devraient éviter pour réduire les risques de cancer du sein. Une piste jugée prometteuse pour sa prévention.

La recherche, publiée lundi dans la revue Environmental Health Perspectives, confirme également que les produits chimiques qui provoquent des tumeurs cancéreuses des glandes mammaires chez les rats sont également liés au cancer du sein chez les humains.

L'étude établit une liste de 17 substances cancérigènes hautement prioritaires parce qu'elles provoquent des tumeurs mammaires chez les animaux et que de nombreuses femmes y sont exposées.

Gaz d'échappement, dissolvants, désinfectants

Il s'agit de produits chimiques présents dans l'essence, le gasoil et autres substances d'échappement des véhicules, ainsi que des ignifuges, des textiles anti-taches, des dissolvants, des décapants à peinture et des dérivés de désinfectants utilisés dans le traitement de l'eau potable.

"Cette recherche offre une feuille de route pour la prévention du cancer du sein en identifiant des produits chimiques hautement prioritaires auxquels les femmes sont le plus communément exposées. Elle montre également comment mesurer cette exposition", explique le Dr Ruthann Rudel, directeur de la recherche au Silent Spring Institute à Newton (Massachusetts), co-auteur de ces travaux.

"Ces informations guideront les efforts pour réduire le contact avec ces substances liées au cancer du sein", ajoute-t-il.

Nouvelle approche

Les recherches effectuées jusqu'alors sur le cancer du sein ne prenaient pas en compte l'exposition des femmes à un grand nombre de cancérigènes chimiques. En raison surtout du manque d'information quant aux substances sur lesquelles se concentrer et pour les tester.

Ces chercheurs soulignent que des groupes consultatifs d'experts de la Maison Blanche, l'Institut américain de médecine et le Comité de coordination pour la recherche environnementale et le cancer du sein, ont tous souligné que les substances chimiques présentes dans l'environnement de tous les jours étaient une piste prometteuse pour la prévention des tumeurs malignes mammaires.

Fonds insuffisants

"Toutes les femmes aux Etats-Unis sont exposées à des substances chimiques qui pourraient accroître leur risque de cancer du sein. Mais malheureusement, ce lien est très largement ignoré", commente Julia Brody, directrice générale du Silent Spring Institute, co-auteur de l'étude. "Réduire l'exposition aux produits chimiques toxiques pourrait sauver la vie de nombreuses femmes", estime-t-elle.

Enfin, regrette cette chercheuse, "les fonds consacrés à la recherche sur le lien entre cancer du sein et produits chimiques dans l'environnement ne représentent qu'une infime partie du total".

"Il est impératif que les industries et le gouvernement agissent pour réduire l'exposition aux substances les plus dangereuses", insiste Kristi Marsh, auteur d'un ouvrage sur le sujet, intitulé "Little Changes".

Un cancer du sein lui a été diagnostiqué quand elle avait 35 ans et Kristi Marsh, qui n'avait pas d'antécédent familial, l'attribue à une exposition à des cancérigènes chimiques.

2e cause de mortalité par cancer

Pour Dale Sandler, principal épidémiologiste de l'Institut national américain des sciences de la santé environnementale (NIEHS), "cette recherche examine de façon étendue et approfondie les données toxicologiques et les biomarqueurs concernant le cancer du sein". Elle donne ainsi une "importante source d'informations" pour étudier les liens environnement-cancer, dit-il.

Les Instituts nationaux de la santé (NIH) vont incorporer les recommandations de l'étude alors qu'ils se préparent à tester des prélèvements mammaires provenant de quelque 50'000 femmes, dans le cadre d'une recherche sur des soeurs pour déterminer les causes du cancer du sein.

La cancer du sein est la deuxième cause de mortalité par cancer chez les femmes aux Etats-Unis avec 40'000 décès estimés en 2014 et 232'670 nouveaux cas diagnostiqués, selon l'Institut National du Cancer qui chiffre à 2,89 millions au total le nombre de femmes actuellement touchées par ce cancer.

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