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Assister à la naissance d'un nouveau géant des mers à Papenburg

Rien ne semble freiner l'essor des croisières. Histoire de (re)garnir leurs carnets de commande, à Turku (Finlande) ou Saint-Nazaire (France), les constructeurs navals dament le pion aux très entreprenants chantiers germaniques. Bernard Pichon a visité le plus important d'entre eux, implanté à Papenburg.

24 mars 2011, 11:33

Petit matin brumeux au nord de l'Allemagne. Une fourmilière frileuse se presse au portail de la Meyer Werft: assemblage de hangars démesurés, et pourtant écrasés par la silhouette massive d'un paquebot de 14 étages, dominant toute la zone industrielle. Aucune valise à quai, aucun chariot à bagages: une fois franchis les contrôles de sûreté, toutes ces figurines de Playmobil ne vont pas embarquer pour la Méditerranée ou les Caraïbes. Elles vont revêtir leur bleu de travail, coiffer un casque jaune ou blanc, et rapidement se frayer un chemin entre les alignements de conteneurs et véhicules utilitaires. Parfaitement réglé par quelque invisible logistique, le ballet ouvrier des électriciens, ingénieurs, décorateurs, soudeurs, informaticiens, peintres et autres artisans spécialisés s'articule autour de grues montées sur rails. Des signaux acoustiques stridents préviennent les distraits qui pourraient entraver leur va-et-vient.

Cette ruche appartient à la dynastie qui, depuis la fin du 18e siècle, construit des navires à quelque distance de Brême, dans une province que sa vocation essentiellement rurale a préservée des bombardements. Les Meyer exposent avec fierté les maquettes des premiers galions produits par l'entreprise familiale, suivis par des bateaux de légende, comme celui du film «African Queen», avec Humphrey Bogart.

«Vous avez de la chance!», souligne Peter Hackmann, porte-parole de la société, «Nous venons tout juste de mettre l'«AIDAsol» à l'eau!» Et de désigner l'étroit bassin relié au canal menant à la mer. «On en est aux finitions, les délais seront respectés».

Dans un concert de perceuses et fers à souder, dans l'odeur prégnante de la peinture fraîche et de la colle à moquette, la ville flottante high-tech révèle déjà ce qui réjouira ses 2050 passagers: un théâtre circulaire, un spa luxueux, des restaurants de toutes sortes - dont un chinois -, un cinéma 3D et même une brasserie prête à traiter le houblon.

Du pont supérieur, on contemple les différentes usines où l'on a découpé la tôle, façonné les structures, préfabriqué 1025 cabines aujourd'hui emboîtées au millimètre près, comme le plus fascinant des mécanos. A Papenburg, on planifie déjà les prochaines commandes, notamment pour Disney. Mickey promet des croisières de rêve. /BPI

www.pichonvoyageur.ch

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