«Picasso bleu et rose», à voir au Musée d’Orsay, à Paris jusqu’au 6 janvier, réconcilie avec toutes les grandes messes convenues dédiées au Catalan – plus d’une vingtaine d’accrochages en Europe cette année. Tout est exceptionnel dans ce parcours: la réunion des œuvres clés des années 1901 à 1906; la somme des chefs-d’œuvre de jeunesse – près de 300 œuvres, dont 80 tableaux – prêtés par les musées les plus prestigieux.
Si jeune et déjà tellement Picasso. C’est un jeune homme de 19 ans, marqué à vif par le suicide de son ami, qui peint «Casagemas dans son cercueil» en 1901 dans des tons d’outre-tombe; puis, trois ans plus tard, «La vie», où l’on retrouve l’ami Carlos Casagemas dans l’au-delà mais apaisé. Fin de la période bleue.
De 1903 à 1906, sa palette se pare de dominantes roses, ocres, rouges: «Les saltimbanques», «Les arlequins». Le cirque, le zoo entrent dans...