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De Roman Polanski à Frédéric Mitterrand

12 oct. 2009, 08:32

Dialogue radio, en 1944, entre le commandant d'une batterie de DCA suisse et celui d'une escouade de bombardiers de la RAF utilisant notre espace aérien suisse, en direction de villes d'Italie du Nord:

- Attention, vous survolez la Suisse!
- Nous le savons!
- Attention, nous allons tirer!
- Nous le savons!

Le tir de DCA commence. L'Anglais reprend la conversation:
- Vous tirez trop bas!
- Nous le savons!

Le droit strict lié au statut de neutralité fut ainsi écorné! Qui tire en premier quand Polanski se fait arrêter? Qui donne immédiatement un écho quand Marine Le Pen attaque Frédéric Mitterrand, défenseur maladroit de Polanski sous le coup de l'émotion, en citant quelques phrases d'un livre sorti il y a quatre ans, suivie par des «adversaires» socialistes du «Neveu»? Les médias électroniques, la presse? Peu importe! Il faut être les premiers à dégainer.

On affirme par exemple que l'opinion qui s'exprime sur internet est en train de basculer pour «condamner» Polanski. Mais comment donc peut-on mesurer sur «internet»? Par le nombre de pages citées par Google? Et comment faire pour prétendre suivre des variations de l'opinion publique sur la Toile?

Ose-t-on se poser des questions dans la sérénité plutôt que l'émotion? Il faudrait respecter le désir d'une femme de 45 ans, mère de famille, qui a pardonné à l'agresseur de la jeune fille qu'elle fut et qui demande qu'on fasse silence sur des événements vieux de plus de trente ans. Il faudrait s'interroger sur le droit international en matière de prescription: lequel prime, celui qui demande l'extradition ou celui qui détient un prévenu?

Un homme de 76 ans va-t-il finir sa vie en prison? Cet homme est-il récidiviste, représente-t-il aujourd'hui un véritable danger pour la société? Un film de Marina Zenovich, «Roman Polanski: wanted et desired», qui ne prend pas fait et cause pour le cinéaste, observe attentivement les comportements curieux de la justice américaine il y a trente ans. En 1944, la DCA tirait trop bas. En 2009, on descend quelqu'un auquel sa victime a accordé son pardon! Les médias électroniques visent la cible par soif d'informations rapides et sans recul; ce ne sont pas les seuls. La grippe qui empêche de se déplacer, cela existe, non?

 

Développement et illustrations sur
http://blog.lexpress.ch/retines

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