A 86 ans passés, Clint Eastwood persiste à dégainer à intervalles réguliers sa caméra, un geste auguste qui, par le passé, nous a valu maints chefs-d’œuvre. La durée, très inhabituelle, de son nouveau film nous laisse d’emblée songeurs: nonante petites minutes, alors que la plupart des œuvres du réalisateur de l’inoubliable «Bird» dépassent allégrement les deux heures quinze… Plutôt inédite, cette brièveté étonne de la part d’un auteur qui sait prendre son temps pour creuser en profondeur ses personnages, histoire de faire surgir une bonne dose d’ambiguïté, voire de révéler leur part sombre, comme dans «Impitoyable», «Un monde parfait», «Mystic River», etc.
Bernaches fautives
Adapté du livre écrit par le protagoniste du 35e long métrage d’Eastwood, «Sully» s’attache à l’exploit du dénommé Chesley Sullenberger. Le 15 janvier 2009, ce dernier a fait amerrir de façon miraculeuse son Airbus A320 dans les eaux glaciales de l’Hudson, au large de Manhattan, après...