Retrouver Alain Guiraudie en compétition à Cannes était garant d’une promesse. Le festival allait permettre au cinéma français d’ouvrir le champ des possibles. De sortir de son parisianisme étriqué. Né dans l’Aveyron, basé à Albi, ce cinéaste de 51 ans détonne. Avec son accent rocailleux du Sud-Ouest, il a imposé un ton original. Succédant à «L’inconnu du lac», «Rester vertical» jette à nouveau un regard cru mais plein d’empathie sur des Français qui ont l’art d’être «seuls ensemble».
Détours fantastiques
Au centre de ce nouveau film, le personnage de Léo. Un type censé écrire le scénario d’un film mais qui finit par être papa précaire d’un petit garçon et gardien de moutons guettés par les loups. Avec son titre en forme de programme (existentiel, politique, sexuel), «Rester vertical» fait le pari du décentrage. Mais c’est un road-movie qui ramène toujours à soi. Un film d’apparence réaliste, qui prend quelques détours...