Autant l’écrire tout de suite, «Carol» est un pur chef-d’œuvre dont la subtilité malheureuse serrera le cœur au plus endurci des spectateurs. A Cannes, où il était présenté en compétition, bien des critiques lui auraient attribué la Palme d’or les yeux fermés, mais à coup sûr embués. Las, son auteur a dû se contenter d’un prix d’interprétation féminine décerné par un jury en l’occurrence peu sensible, mais qu’importe, tant ce film se suffit à lui-même par sa perfection!
Rien à jeter
Réalisateur de «Carol», l’Américain Todd Haynes n’a tourné que sept longs-métrages en bientôt quarante ans de carrière. Dans sa filmographie peu fournie mais de haut vol, il n’y a absolument rien à jeter, avec des joyaux comme «Loin du paradis» (2002), remake d’un mélodrame des années 1950 de Douglas Sirk, où une femme respectable créait le scandale en se liant d’amitié avec son jardinier noir, et le fascinant «I’m...