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Les racines et violences en Colombie décrites par Felipe Monroy

Clandestin devenu cinéaste, à Genève, Felipe Monroy est retourné à Bogota pour filmer sa famille et se confronter à son propre traumatisme.

07 déc. 2018, 17:17
Felipe Monroy et son père Jorge, qui a vécu dans la rue.

Elevé par une mère célibataire et agressive dans le climat violent de Bogota, Felipe Monroy n’a pas connu son père accro au crack. Après avoir travaillé comme DJ pour gagner juste de quoi manger, il est parti, encore adolescent, d’un pays qui ne lui offrait aucun avenir et s’est rendu clandestinement en Europe. Sans papier à Genève, il a trouvé les moyens d’étudier à la Haute école d’art (HEAD) et de réaliser son rêve de cinéma.

Etranger en son pays

Devenu étranger à son propre pays, rattrapé par le traumatisme d’une guerre sans fin et du narcotrafic qui hantent sa famille comme toute la Colombie, le cinéaste est retourné filmer les siens à Bogota pour tenter de trouver des réponses à ses blessures profondes.

Il en a tiré un documentaire troublant d’émotions, qui raconte la grande Histoire de la Colombie par le prisme de la petite, tandis que le processus de paix tisse un avenir incertain.

Misère sociale

Filmant ses retrouvailles thérapeutiques avec ses parents et sa sœur, Felipe Monroy révèle par la bande les origines d’une violence qui se perpétue de génération en génération, parce qu’elle trouve ses racines dans un système politique corrompu, fervent religieux et homophobe, qui entretient la misère sociale.

En Colombie, les exactions, viols, enlèvements, crimes de guerre, raquettes et extorsions continuent. «Los fantasmas del caribe» s’en fait l’écho avec la puissance du réalisme documentaire, de l’intimité familiale et du cinéaste protagoniste de son propre film. Bouleversant!

 

Infos pratiques

Cinéma Bio, à Neuchâtel: samedi 8 décembre à 18h en présence du réalisateur; cinéma ABC, à La Chaux-de-Fonds, samedi 15 décembre à 17h30.

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