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Le jury du Festival de Cannes remet la Palme d'or à "Moi, Daniel Blake" de Ken Loach

C'est Moi, Daniel Blake, de Ken Loach qui remporte la célèbre Palme d'or du 69ème Festival de Cannes.

22 mai 2016, 20:07
Le réalisateur Ken Loach a reçu la Palme d'or du Festival de Cannes.
Le réalisateur britannique Ken Loach a obtenu dimanche pour la seconde fois la Palme d'or à Cannes pour un film coup de poing, "I, Daniel Blake". Il y dénonce la casse du système social vue par les yeux d'un chômeur.
 
"Ce monde dans lequel nous vivons se trouve dans une situation dangereuse" car les idées "que nous appelons néo-libérales risquent de nous amener à la catastrophe", a lancé le cinéaste en recevant son prix. "Il faut dire qu'un autre monde est possible et même nécessaire", a-t-il dit après avoir mis en garde contre le retour de l'extrême droite.
 
"Ce sont les gens les plus vulnérables qui ont le plus souffert de la baisse des allocations et on leur dit que s'ils sont pauvres, c'est de leur faute", avait déjà accusé Ken Loach lors de la conférence de presse qui avait suivi la projection du film à Cannes.

Sur le terrain

Ken Loach, qui a tourné plus d'une trentaine de films, et son scénariste Paul Laverty, se sont rendus sur le terrain, de l'Ecosse aux Midlands, pour recueillir des témoignages. Ceux de travailleurs précaires et de laissés-pour-compte qui doivent choisir entre manger et se chauffer, dans un pays où les banques alimentaires et les soupes populaires sont toujours davantage fréquentées.
 
C'est ainsi qu'a surgi leur personnage de Daniel Blake, menuisier de 59 ans, bon ouvrier mais contraint d'arrêter de travailler après une crise cardiaque.
 
Situé à Newcastle, dans le nord-est de l'Angleterre, ville marquée par une longue tradition de lutte ouvrière, "I, Daniel Blake" suit le parcours kafkaïen de Dan entre convocations à l'agence pour l'emploi et questionnaire sur sa santé. Sans oublier les ateliers de formation au CV, obligatoires sous peine de réduction de son allocation.
 
La descente aux enfers du héros de Loach connaît quelques rares moments de solidarité avec un jeune voisin et surtout une jeune mère célibataire et ses deux enfants, broyée aussi par le système et jouée avec justesse par une comédienne inconnue (Hayley Squires).

Dolan en pleurs

Le Grand prix du festival a été attribué à "Juste la fin du monde" du cinéaste canadien de 27 ans, Xavier Dolan. Il y filme un huis clos familial survolté avec un casting haut de gamme (Gaspard Ulliel, Vincent Cassel et Marion Cotillard).
 
"Tout ce qu'on fait dans la vie, on le fait pour être aimé, pour être accepté", a déclaré en larmes le réalisateur en recevant son prix. Sixième long-métrage de Xavier Dolan, jeune prodige et enfant chéri de Cannes, "Juste la fin du monde" est tiré d'une pièce de l'auteur français Jean-Luc Lagarce, mort du sida en 1995.
 

Iran à l'honneur

Le prix d'interprétation masculine a été remis à l'acteur iranien Shahab Hosseini pour le film "Le Client" et le prix d'interprétation féminine est allé à l'actrice philippine Jaclyn Jose pour "Ma' Rosa".
 
"Je remercie Dieu", a déclaré l'Iranien de 42 ans qui a dédié son prix à son peuple. Shahab Hosseini avait déjà joué sous les ordres du réalisateur iranien Asghar Farhadi dans "Une Séparation" et "A propos d'Elly".
 
Dans ce long-métrage, un drame domestique et social dans la classe moyenne de Téhéran, Shahab Hosseini interprète avec Taraneh Alidousti un couple d'acteurs qui se trouve confronté à des événements et des choix bouleversants alors qu'ils jouent "Mort d'un commis voyageur" d'Arthur Miller.

Mise en scène ex aequo

Quant à Jaclyn Jose, qui est une star aux Philippines, elle tient le premier rôle dans le dernier film du réalisateur philippin Brillante Mendoza, un cri contre la corruption dans son pays.
 
A noter encore que le Prix de la mise en scène a été remis, ex aequo, au Roumain Cristian Mungiu pour "Baccalauréat" et au Français Olivier Assayas pour "Personal Shopper".
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