La réalisatrice française Anne Fontaine s’est adonnée avec la même aisance à la comédie de mœurs («Comment j’ai tué mon père»), au drame psychologique («Perfect Mothers») au thriller («Entre ses mains»), au biopic («Coco avant Chanel»). Avec «Les innocentes», elle change encore de registre, mais n’en continue pas moins de traiter son thème de prédilection: la transgression!
Après les mères cougars de «Perfect Mothers», de jeunes religieuses violentées par l’histoire… Qu’est-ce qui vous a incitée à changer une fois de plus de ton?
Lorsque j’ai découvert le sujet, qui n’était pas encore scénarisé, j’en étais complètement bouleversée. J’ai tout de suite trouvé la situation sidérante du point de vue de l’aventure humaine. J’ai reçu une éducation catholique, avec un père organiste, une mère dans les vitraux, des tantes religieuses et un enfant que j’ai adopté chez les bonnes sœurs. Ce sujet me rattachait donc aussi un peu à ma propre...