Après «Au-delà des collines» (2012), une histoire d’exorcisme dans un monastère orthodoxe, le réalisateur roumain Cristian Mungiu nous revient avec «Baccalauréat», un film au suspense moral formidable, récompensé par le prix de la mise en scène au Festival de Cannes (ex æquo avec «Personal Shopper» d’Olivier Assayas). Entretien.
Cristian Mungiu, comment avez-vous construit le personnage du père, si calme en toutes circonstances?
Rester calme n’empêche pas de bouillonner à l’intérieur! C’est un trait de caractère des gens qui sont maîtres d’eux-mêmes. J’ai tout de même inclus un moment où mon personnage perd ses nerfs. Il se contrôle, mais avec des moments de doute. Sa façon de prendre le contrôle sur l’existence de sa fille est motivée par l’affection qu’il lui porte.
Pour quelle raison recourez-vous au plan-séquence?
J’essaie de mettre en scène des situations aussi proches que possible de la vie courante, sans chercher à couper les temps morts. Chaque...