Documentariste de talent à ses débuts, le réalisateur néerlandais Paul Verhoeven a commencé sa carrière dans son pays natal, tournant sept longs-métrages entre 1971 et 1985, dont le sulfureux «Turkish Delight», avant de partir à Hollywood, où il tourne des films à gros budget, volontiers provocants ou sanglants, mais toujours critiques, comme «RoboCop», «Total Recall» et «Basic Instinct». Verhoeven poursuit dès lors une œuvre hétéroclite à l’ambiguïté fascinante, se renouvelant sans cesse même s’il se fait plus rare. Revenu aux Pays-Bas pour tourner «Black Book» en 2006, un film sidérant qui troue les zones d’ombre dont s’est parée sa patrie sous l’Occupation, il nous plonge aujourd’hui avec brio dans de nouveaux méandres psychologiques.
Densité remarquable
Hélas absent au palmarès du festival de Cannes, Verhoeven franchit en effet un pas supplémentaire avec «Elle», un film d’une densité remarquable dont il a tiré la trame scénaristique du roman de Philippe Djian intitulé...