Ne s’exposant guère aux médias, Emmanuelle Devos mène une carrière d’actrice aussi discrète que remarquable. Egérie du cinéaste Arnaud Desplechin, lauréate d’un César de la meilleure actrice en 2002 («Sur mes lèvres» de Jacques Audiard), elle est fascinante de douleur rentrée dans le second long-métrage du Valaisan Frédéric Mermoud. Nous l’avons rencontrée à Locarno, où «Moka» a eu l’heur d’être projeté sur la Piazza Grande.
Après le court-métrage «Le créneau» et «Complices», c’est la troisième fois que Frédéric Mermoud vous dirige. Que lui trouvez-vous?
Sur «Le créneau», nous nous sommes tout de suite bien entendus. Ensuite, pour «Complices», il m’a proposé juste une participation, le rôle de la mère du personnage féminin principal. En lisant, je me suis dit non, je veux jouer le rôle du flic! «Ah bon, tu crois», m’avait-il répondu. Et il m’a donné le rôle. Après «Complices», où j’avais un rôle somme toute secondaire, il m’a...