Arrière-petit-fils d’Arméniens venus s’installer dans le Midi, le Français Robert Guédiguian élabore depuis 1981 une œuvre merveilleusement atypique. Tour à tour idéaliste («Marius et Jeannette»), lucide («La ville est tranquille») ou mélancolique («Dernier été»), Guédiguian signe avec «La villa» un vingt-deuxième long-métrage bouleversant où il appelle encore et toujours à résister. Paroles d’un cinéaste qui veut encore croire à la possibilité d’un avenir.
Robert Guédiguian, racontez-nous la genèse de «La villa»…
A quelques encablures de Marseille, il y a la très belle calanque de Méjean que j’ai toujours eu envie de transformer en studio de cinéma à ciel ouvert. Je me souviens avoir dit à mon scénariste Serge Valletti: «allez, on va écrire une histoire qui se passe en hiver à Méjean, forcément belle et triste.» Et puis j’avais en tête le thème du passage du temps, ce qui, à l’âge que j’ai, n’a rien d’étonnant. J’ai beaucoup pensé à...