Elaboré à partir des propres écrits de l’artiste, lus dans la version française par Jean-Luc Bideau, le documentaire du cinéaste suisse Christian Labhart évoque la destinée fascinante du peintre Giovanni Segantini.
Né en 1858 à Arco, au bord du lac de Garde, Segantini, en plus d’être l’auteur d’une œuvre picturale stupéfiante, dont les toiles s’arrachent aujourd’hui à prix d’or, a vécu une existence à nulle autre pareille. Anarchiste, sans-papiers, marginal, apatride, vivant en concubinage avec sa femme et ses quatre enfants, ne payant ni loyer ni impôts, l’auteur du sublime «Triptyque des Alpes» a porté comme un fardeau grisant la passion de la vie.
A l’exemple de Gauguin en Polynésie et de Van Gogh en Provence, Segantini est parti à la recherche du paradis perdu, dont il a tenté de restituer les reflets en Haute-Engadine. Quittant l’étroitesse de son atelier pour peindre ses tableaux monumentaux à l’air libre, dans des...