Journaliste spécialisé en horlogerie, il est à l'origine de la Watch factory, un minisalon des créateurs à Baselworld.
1 - Pourquoi lancer Watch factory, cet espace dédié aux créateurs?
J'ai proposé l'idée à la direction du salon de réserver cette année un espace aux horlogers créateurs, ceux qui n'ont pas un rond, mais qui fourmillent d'idées. Nous nous sommes installés dans une ancienne cafétéria du Palace. Une quinzaine d'horlogers sont venus dans cet espace communautraire, pour présenter sans faste des produits très novateurs. Depuis l'ouverture, ça ne désemplit pas. Les plus grands détaillants de la planète, les journalistes du monde entier viennent nous voir. Des horlogers viennent squatter les tables. On se marre bien!
2 - Comment expliquez-vous le succès rencontré par cette première édition?
Les clients changent. Il faut que les montres changent. Aujourd'hui, les gens n'achètent plus les montres qu'ils ont déjà trop vues. Ils veulent du neuf. Pourtant, beaucoup dans l'horlogerie ne l'ont pas encore compris, continuent de croire en la marque pour vendre. Je pense que c'est un leurre. La marque, c'est bientôt mort. Demain, seul le produit comptera. Et il faudra qu'il soit bon et innovant. L'an prochain, j'espère que nous pourront avoir 40 jeunes horlogers créateurs dans un espace encore plus grand. Mais on dérange certains.
3 - Bien des marques proposent peu de nouveautés et rééditent des modèles classiques. Qu'en pensez-vous?
Je regrette que beaucoup de marques aient manqué de créativité, n'aient pas osé faire un pas en avant, mais plutôt choisi de faire un pas en arrière. Pourtant, c'est maintenant qu'il faudrait accélérer la créativité et ce n'est pas une question de moyens. Les marques peuvent aujourd'hui se payer les meilleurs créateurs horlogers du monde. Mais les chaînes de décisions de ces entreprises sont tellement lourdes que cela paralyse tout le processus créatif.