La fin de règne du colonel Walter von Känel, 78 ans, à la direction de Longines, a réussi à prendre tout le monde de court. Difficile en effet d’imaginer la marque sans «von K.». Entré dans la société de Saint-Imier en 1969, bien avant la création du Swatch Group, il a contribué à façonner l’horlogerie helvétique.
Et c’est d’abord grâce à «une force de travail hors norme et un flair proverbial», raconte Patrick Linder. Le directeur de la Chambre d’économie publique du Jura bernois a longtemps travaillé pour Longines. Capable de «dormir trois heures par nuit, même après avoir fait la fête», il travaillait sans relâche au point de distancer de bien plus jeunes que lui», se remémore-t-il. Tout, chez lui, semble relever d’un élan et d’un enthousiasme vorace: «engagement, faim, soir, amitié, pouvoir. Il fait désormais pleinement partie de la grande légende de l’horlogerie suisse».