L'acquéreur opère via sa filiale La Montre Hermès et «ce rapprochement est la conséquence des relations historiques fructueuses entre les deux maisons», selon le communiqué publié aujourd'hui. Les détails financiers de la transaction ne sont pas connus.
Hermès explique que cette prise de participation lui donne l'opportunité de continuer à développer son savoir-faire horloger tout en renforçant son accès privilégié à un composant essentiel. D'autant que son activité dans cette branche croît fortement.
Quant à l'entreprise familiale Joseph Erard, basée au Noirmont, elle dit se réjouir de l'arrivée de ce nouvel actionnaire «prestigieux». L'opération lui permet de consolider son capital et d'assurer sa pérennité. Elle souligne qu'il s'agit d'un client traditionnel et que les deux maisons partagent les mêmes valeurs.
125 ans d'indépendance
Joseph Erard est spécialisée dans la fabrication de boîtes de montres haut de gamme et emploie environ soixante personnes. Sa production est axée sur différents métaux comme l'acier, le titane, l'or et le platine. Elle réalise toutes les étapes de la fabrication: étampage, fraisage, tournage, soudage et terminaison.
Société familiale et indépendante depuis plus de 125 ans, la maison est dirigée actuellement par la cinquième génération; Florence Erard gère l'administration et Christophe Pierre, qui a rejoint le capital-actions, se charge du développement.
Hermès - aussi actif dans la maroquinerie, la sellerie, le prêt-à-porter, la bijouterie et les parfums - était déjà entré dans le capital de Vaucher Manufacture à Fleurier en 2006.
L'intérêt français à s'assurer un approvisionnement de qualité s'est déjà illustré cet été avec le rachat du genevois La Fabrique du Temps par Louis Vuitton (LVMH). Et le géant PPR a accru sa part au capital du neuchâtelois Sowind (manufacture Sowind et marque Girard-Perregaux notamment) pour le contrôler majoritairement. /ats