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Val-de-Travers abasourdi par les licenciements chez Etel

Coup de massue sur l'économie du Val-de-Travers: l'entreprise Etel, à Môtiers, va devoir licencier un tiers de son effectif, soit une centaine de personnes. Le plus gros employeur du Vallon est confronté à «une baisse d'entrée de commandes sans précédent».

10 févr. 2009, 16:39

Les premières mesures, communiquées fin novembre, n'ont pas suffi: confrontée à une chute de ses entrées de commandes et à un chiffre d'affaires qui s'annonce déjà en recul de 60% par rapport à 2008, l'entreprise Etel, à Môtiers, a annoncé hier soir une coupe sombre dans ses effectifs: une réduction «de l'ordre de 30%», ce qui représente, pour le principal employeur du Val-de-Travers, une centaine de personnes.

Conformément aux dispositions sur les licenciements collectifs, l'entreprise de Môtiers, spécialisée dans le développement et la production de biens d'équipements principalement pour les secteurs du semi-conducteur et de la machine-outil, a donc démarré une procédure de consultation. L'objectif est de voir si des solutions alternatives peuvent être trouvées pour réduire la casse. «Tous les secteurs de l'entreprise sont touchés», précise le communiqué d'Etel, parvenu à notre rédaction en soirée. Nous n'avons pas réussi à joindre le directeur de la société, Denis Piaget, qui pressentait déjà, en octobre dernier, que la crise économique, alors à ses balbutiements, risquait d'avoir des conséquences. Le 1er novembre, Etel inaugurait malgré tout sa nouvelle unité de production, un investissement de l'ordre de 20 millions de francs.

Mais la situation s'est visiblement détériorée rapidement: fin novembre, l'entreprise annonçait une première vague de 25 licenciements ainsi que le non-renouvellement d'emplois temporaires. Aujourd'hui, c'est un tiers de l'effectif qui est touché. «La réduction des capacités de production dans des domaines tels que l'automobile, les téléphones portables ou les ordinateurs se traduit directement par une baisse d'entrée de commandes sans précédent. Cette chute de demande a pour conséquence une révision drastique du budget des ventes pour l'année 2009, celui-ci affichant 40 millions de francs, soit 60% de moins qu'en 2008», précise la société, qui ne s'attend pas à une amélioration au cours de l'année 2009.

En mains allemandes depuis 1999, Etel ajoute que son actionnaire «a déjà promis de supporter une partie des pertes attendues en 2009». De quoi espérer pouvoir «conserver une bonne part de ses forces vives» pour «continuer à développer sa technologie pour l'innovation future et ainsi préparer la sortie de la crise.»

Etablie à Môtiers depuis 1988, Etel avait jusqu'ici grandi presque sans interruption. Elle avait procédé à six reprises à des agrandissements et compte parmi les fleurons industriels du Val-de-Travers, avec les entreprises horlogères. /FRK

 

VIDEO: Etel, le premier employeur du Val-de-Travers, licenciera 100 de ses 300 employés sur son site de Môtiers. Pour Jean-Nat Karakash, conseiller communal de Val-de-Travers (Finances), c'est un coup très dur pour tout le Vallon. /as

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