Votre publicité ici avec IMPACT_medias

Un colossal scandale d'évasion fiscale secoue l'Allemagne

L'Allemagne vivait hier les préliminaires du plus grand scandale d'évasion fiscale de son histoire. La justice enquête sur des «centaines» de personnalités soupçonnées d'avoir dissimulé leurs deniers au Liechtenstein, dont le patron de Deutsche Post. «Dans de très nombreux cas, des personnalités clé de notre pays ont voulu se soustraire à leur devoir de solidarité via l'impôt en pratiquant l'évasion fiscale vers le Liechtenstein», a indiqué le porte-parole du Ministère des finances. L'une de ces «personnalités clé» est déjà connue: le très influent patron de la poste allemande, Klaus Zumwinkel. Il a présenté hier sa démission, après dix-huit ans en poste, et au lendemain d'une spectaculaire perquisition à son domicile et à son bureau. Klaus Zumwinkel est soupçonné d'avoir soustrait un million d'euros à l'administration fiscale. La Deutsche Post a fait savoir que Klaus Zumwinkel démissionnait également de la présidence du conseil de surveillance de la filiale Postbank. Le porte-parole du Ministère des finances n'a pas voulu faire de commentaires plus précis sur le nombre ou l'identité des personnalités visées, indiquant seulement qu'il s'agissait «de gens connus et inconnus, surtout de personnes dont les revenus sont dans le haut de l'échelle». Le parquet en charge, celui de Bochum (Rhénanie du Nord-Westphalie), a fait état de «dépôts financiers de plusieurs centaines» de personnes, «en particulier au sein de fondations au Liechtenstein, qui semblent avoir été créées pour servir l'évasion fiscale».

17 févr. 2008, 12:00

A en croire le quotidien «Tagesspiegel» à paraître aujourd'hui, quelque 300 perquisitions sont déjà prévues pour ce qui s'annonce comme «la plus grande enquête fiscale jamais connue par l'Allemagne», selon une source policière. Et l'évasion porte dans certains cas sur des montants «bien plus importants que dans le cas de Klaus Zumwinkel». Tous les regards se tournent désormais vers le Liechtenstein, et en particulier vers la banque LGT, en mains de la famille princière du Liechtenstein. La visite prévue mercredi prochain à Berlin du chef du gouvernement du Liechtenstein, Otmar Hasler, ne pouvait pas mieux tomber. L'enquête en cours «pourra être un thème de discussion» avec la chancelière Angela Merkel, a dit le porte-parole de cette dernière.

Ce n'est pas la première fois que la petite principauté apparaît au premier plan d'un scandale financier en Allemagne: en 2000, lors de l'énorme scandale des caisses noires de la CDU (parti conservateur), des comptes au Liechtenstein avaient déjà fait couler beaucoup d'encre.

Le porte-parole d'Angela Merkel, Ulrich Wilhelm, a indiqué que cette affaire «avait un coût en termes de confiance et de crédibilité» vis-à-vis des grands patrons allemands, mais a ajouté que «la grande majorité des dirigeants d'entreprises travaillaient avec sérieux».

La réputation du patronat allemand a été sérieusement ébranlée ces dernières années par deux affaires en particulier: celle de la corruption du comité d'entreprise du constructeur Volkswagen, et celle des énormes caisses noires du conglomérat Siemens. / ats-afp

Votre publicité ici avec IMPACT_medias