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Un accord a enfin été trouvé pour les «Flûtes de Champagne»

La longue bataille sur l'appellation «Flûtes de Champagne» est terminée. Un accord à l'amiable a été trouvé entre le fabricant vaudois Cornu SA et les Français du Comité du vin de Champagne (CIVC). Toutes les procédures judiciaires sont abandonnées, indique un communiqué.

22 janv. 2011, 07:20

«On n'utilisera plus la désignation Champagne comme marque, mais on pourra l'utiliser pour mentionner l'origine du produit. Il faudra changer le logo sur les emballages», a expliqué hier Marc-André Cornu, patron du groupe de boulangerie fine et syndic de Champagne (VD).

«L'accord répond en partie à nos attentes. A un moment donné, il faut faire des concessions pour avancer», a poursuivi le responsable. Marc-André Cornu s'est dit en revanche très déçu du peu de soutien des autorités fédérales dans sa lutte: «c'est le moins qu'on puisse dire». Fin 2008, le Conseil fédéral avait clairement signifié que le village de Champagne devait mener seul son combat qui l'oppose à la France. Le gouvernement ne voulait ni renégocier le traité de 1974 passé avec Paris ni modifier la loi sur la protection des marques.

Le dossier des flûtes et celui du vin blanc de Champagne sont «totalement séparés», précise Marc-André Cornu. Il estime que l'accord à l'amiable trouvé sur les produits de boulangerie après 20 ans de querelles n'a «pas d'incidence négative» sur la controverse vinicole toujours en cours.

Le compromis obtenu pourrait peut-être «inspirer» ceux qui s'opposent sur le vin, ajoute Marc-André Cornu. Il constate qu'il a consacré beaucoup d'énergie et d'argent à son combat, pas en vain, selon lui. Fondé en 1934, le groupe de boulangerie fine emploie aujourd'hui 330 collaborateurs et dégage un chiffre d'affaires de 100 millions de francs. En 2008, le Tribunal de grande instance de Paris a condamné la boulangerie et lui a ordonné de cesser d'utiliser le terme champagne sur ses emballages et à fermer son site internet. Selon le jugement, cette utilisation était «de nature à déprécier, banaliser et affaiblir l'appellation contrôlée Champagne». Les viticulteurs du petit village vaudois ont dû renoncer en 2004 déjà à leur appellation, «sacrifiée» sur l'autel des accords bilatéraux entre la Suisse et l'Union européenne. Leur recours devant la justice européenne a été balayé en 2007.

Thomas Bindschedler, porte-parole du comité de défense de la commune de Champagne, a confirmé hier que le dossier sur le vin était «toujours pendant», mais que la voie judiciaire n'était «en tout cas pas privilégiée». Le but serait d'obtenir un accord d'homonymie. Le responsable a reconnu que l'accord à l'amiable sur les flûtes les inspirait «beaucoup». La volonté est aussi de se retrouver autour d'une table de négociation avec le comité français. /ats

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