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Sy&Se : assemblages pérennes et biocompatibles

Technologie de rupture portée par Sy&Se, l’ICB permet de sceller du verre à des métaux ou des céramiques, sans colle ni soudure, en travaillant à basse température.

16 oct. 2018, 15:18
Florian Telmont, ingénieur, et Sébastien Brun (à droite), le fondateur de la start-up

Qui sont les finalistes du Prix BCN Innovation? Quel est leur projet, en quoi est-il novateur, quelles en sont les applications ? Nous dressons aujourd’hui le portrait de Sy&Se, l’une des trois sociétés sélectionnées par le jury de six membres, présidé par le professeur Yves Perriard.

1. Une technologie de rupture

Procédé industriel inédit, l’Impulse Current Bonding (ICB) permet d’assembler différentes variétés de verre à des métaux ou à des céramiques techniques, sans colle, sans caoutchouc, sans soudure. Elle est étanche, totalement homogène et résiste aux produits de nettoyages et désinfectants.

Dans cette méthode de jonction, l’énergie thermique a été remplacée par d’autres sources d’énergie pour pouvoir travailler à basse température, entre 150 et 180 degrés celsius. Elle permet une liaison parfaite au niveau atomique entre les substrats.

Cette technologie de rupture née dans le canton est développée par la jeune pousse Sy&Se, déjà finaliste du Prix BCN Innovation l’an dernier.

«La start-up va vite et je suis persévérant», explique son fondateur Sébastien Brun, ingénieur en microtechniques. «J’ai pu postuler une deuxième fois, parce que les avancées ont été significatives depuis l’an dernier. Pas mal d’industriels ont témoigné leur intérêt pour la technologie, y compris des mastodontes à l’échelle mondiale.» 

2. Une vingtaine d’assemblages désormais possibles

En quelques mois, la société Sy&Se a élargi la gamme des matériaux pouvant être liés grâce à la technologie de liaison ICB. Une vingtaine d’assemblages sont désormais possibles (silicium, quartz pur, saphir, aciers inoxydables, alliages de titane, d’aluminium, de tantale pour ne citer que ces exemples).

La start-up s’est développée sur tous les fronts: elle a emménagé dans ses propres locaux au parc technologique Neode, à La Chaux-de-Fonds, acquis des machines, des robots industriels ainsi qu’un spectromètre pour la chimie des matériaux.

En parallèle, elle a travaillé sur la conception d’Ellsa (acronyme de energy line for low stress assembly), une nouvelle machine destinée à la production industrielle. La jeune pousse s’est agrandie avec l’arrivée de deux nouveaux collaborateurs en cours d’année. Elle a aussi acquis des brevets pour les marchés européen et américain.


Un réacteur d’analyse xps (spectroscopie électronique) pour l’analyse de surfaces. SP

3. Travailler en dessous de la température de fusion

Avec ce procédé, «l’étanchéité est quasi absolue, la liaison quasi permanente et biocompatible, sans polymère ni colle», résume Sébastien Brun. «Avant l’ICB, c’était juste impossible, car les assemblages de matériaux ne sont généralement pas pérennes».

Grâce à ses propriétés, la technologie peut par exemple intégrer le processus de fabrication d’implants médicaux. Son autre grand avantage, c’est qu’elle permet à ses utilisateurs de travailler à une température basse, «entre 150 et 180 degrés, soit en dessous de la température de fusion.

Par conséquent, les composants restent à l’état solide et les propriétés intactes», précise l’ingénieur. «A titre de comparaison, en soudant on atteint les 1000 degrés !». Pour réduire les pertes de production, la société a misé sur le concept d’industrie 4.0.

4. Des applications multiples

Aérospatial, microélectronique, médical (endoscopes, diagnostiques in vitro, etc.), architecture, horlogerie, téléphones portables… La technologie s’adresse aussi bien aux secteurs de pointe qu’à la fabrication de produits courants. Les possibilités d’applications sont nombreuses, parce que l’assemblage de verre et métal ou de verre et céramique compose quantité de biens.

Sy&Se travaille sur des surfaces industrielles qu’un robot se charge de polir. Plus les matériaux sont lisses, moins ils sont difficiles à assembler.

Le carnet d’adresses de Sy&Se s’est étoffé et les sollicitations se multiplient. Pour chaque application industrielle, la start-up développe un protocole de fabrication. En clair, elle adapte le procédé aux besoins spécifiques des entreprises.     

5. Un projet initié en 2013

L’ICB est issu d’un projet de recherche initié en 2013 par la filière ingénierie de la Haute Ecole Arc et un partenaire industriel. Des étudiants et une trentaine de chercheurs ont mis au point cette technologie innovante.

Sébastien Brun poursuivit les recherches. En 2015, il a décroché le prix du programme CTI/EPFL  pour le business concept lié à l’ICB, ce qui l’encourage à créer la start-up en 2017.

Seul au départ, le fondateur est entouré de deux collaborateurs, l’ingénieur Florian Telmont  pour le volet industrialisation et Sylvie Maître Brun pour la partie financière.

Un spécialiste marketing rejoindra l’équipe sous peu. Sy&Se peut aussi compter sur l’appui des conseillers scientifiques Herbert Keppner, professeur à la Haute Ecole Arc, et Thierry Aellen, adjoint scientifique à la HE-Arc et auteur d’une thèse dans le domaine du laser.

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