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Synthes entre dans le giron de Johnson & Johnson

Les rumeurs d'un rapprochement avec le géant pharmaceutique américain se sont confirmées.

28 avr. 2011, 12:18

Synthes entre dans le giron de Johnson & Johnson. Le géant pharmaceutique américain va débourser la somme de 21,3 milliards de dollars (18,7 milliards de francs) pour s'emparer du fabricant soleurois d'implants orthopédiques.

Synthes avait confirmé la semaine passée mener des discussions avec Johnson & Johnson en vue d'un rapprochement après des rumeurs de marché relayées dans les médias. Les conseils d'administration des deux groupes ont d'ores et déjà donné leur feu vert à la transaction. Le fondateur et président de Synthes, Hansjörg Wyss, a également approuvé la manœuvre.

«La filiale de Johnson & Johnson DePuy et Synthes vont ensemble créer l'activité orthopédique la plus innovante et complète du monde», a estimé le patron du groupe américain, Bill Weldon, dans un communiqué diffusé mercredi.

Johnson & Johnson est actif dans le matériel médical, les produits pharmaceutiques et les produits de grande consommation (hygiène et cosmétique). Le groupe a dégagé l'an passé un chiffre d'affaires de 61,6 milliards de dollars et un bénéfice net de 13,3 milliards. Le géant américain est très présent en Suisse, où il emploie quelque 3600 personnes, dont 1300 dans le canton de Neuchâtel.

Vaste marché

Synthes, dont les origines remontent à 1954, est pour sa part un acteur bien plus modeste bien qu'il ait connu un grand essor depuis 30 ans. L'entreprise, dont le siège principal se trouve aux Etats-Unis à West Chester (Pennsylvanie), a réalisé l'an passé un chiffre d'affaires de 3,69 milliards de dollars pour un bénéfice de 907,7 millions. Elle emploie plus de 11 000 personnes, dont 2800 en Suisse. Synthes développe, fabrique et vend des implants pour la chirurgie des accidents, de la colonne vertébrale, des défauts crâniens ainsi que des biomatériaux pour la régénération des os et des tissus mous.

De son côté, Johnson & Johnson est, dans le domaine des techniques médicales, spécialisé dans les prothèses vasculaires, de la hanche et du genou.

Le rachat de Synthes confirme le mouvement de concentration en cours dans le secteur du matériel médical. Le phénomène s'explique par l'intérêt manifesté par les grands groupes pharmaceutiques qui cherchent la parade à l'expiration des brevets protégeant leurs molécules les plus rentables.

«Le secteur orthopédique est un vaste marché en croissance de 37 milliards de dollars et représente un important moteur de croissance pour Johnson & Johnson», a souligné Bill Weldon.

Grosse fortune

Dans le détail, Johnson & Johnson propose 159 francs par titre Synthes, soit une prime de 8,5% par rapport à la clôture de mardi. Chaque actionnaire du groupe soleurois recevra 55,65 francs en numéraire et 103,35 francs en titres Johnson & Johnson.

La transaction, qui nécessite l'aval des autorités américaines de la concurrence et de la Commission européenne, devrait être bouclée au 1er semestre 2012.

Hansjörg Wyss, qui détient avec sa famille 48% de Synthes, qualifie l'opération de «très réjouissante et prometteuse». «Je me réjouis beaucoup que l'œuvre de ma vie continue en tant que part de Johnson & Johnson», a-t-il ajouté.

Selon le magazine «Forbes», Hansjörg Wyss, serait le deuxième Suisse le plus riche, avec une fortune de 6,4 milliards de dollars, derrière la famille Bertarelli et ses 10 milliards. La vente de Synthes pourrait même faire de cet homme très discret, âgé de 75 ans, l'homme le plus fortuné du pays, selon plusieurs médias.

Le titre Synthes s'affichait en hausse hier à la Bourse suisse. Les analystes de la Banque cantonale de Zurich ont fait part de leur surprise, Hansjörg Wyss n'ayant pas voulu céder jusqu'à présent son activité. En outre, le prix est plutôt dans le bas de la fourchette, selon eux. / ats

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