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Swissmetal va licencier jusqu'à 290 personnes à Dornach

08 juil. 2011, 10:20

En proie à de graves problèmes de liquidité, Swissmetal envisage de licencier 290 employés sur son site de Dornach (SO), à l'arrêt depuis lundi faute de matières premières. Le groupe métallurgique poursuit les discussions avec les banques, mais doute d'une solution favorable.

Martin Hellweg, nouveau président du conseil d'administration et ex-patron du groupe spécialisé dans les produits en cuivre et alliages cuivreux, s'est montré pessimiste sur l'avenir de Swissmetal lors d'une conférence de presse convoquée hier après-midi dans l'urgence. Les banquiers ne font plus confiance à Swissmetal et les chances de sauver totalement le groupe sont minces.

L'entreprise, qui emploie actuellement 626 personnes à plein-temps, ne pourra s'en sortir que grâce à l'intervention d'un «chevalier blanc», a déclaré Martin Hellweg, mandaté par l'investisseur principal, le fonds d'investissement Laxey. Mais il y a peu d'espoir qu'une telle solution aboutisse, selon lui. Swissmetal cherche en effet des investisseurs depuis des mois en vain.

Dornach mis à mal

Le plan B serait de ne préserver qu'une partie du groupe. Dans ce cas, tous les partenaires devront mettre du sien, a-t-il dit. Les négociations avec les banques battent leur plein. Ces dernières attendent toujours que la direction leur remette un plan favorable. Les fournisseurs et les clients sont aussi sollicités et toutes les options sont examinées.

Dornach est le site du groupe qui perd le plus d'argent, raison des mesures prises par les banques et la direction. Si Swissmetal venait à licencier 290 personnes, il n'y resterait plus que 40 emplois. La saisie des réserves de cuivre, décidée lundi par une banque créancière, n'est toujours pas levée. En revanche, les banques ont accepté le maintien du fonctionnement de l'usine Boillat à Reconvilier pour l'instant, a dit Martin Hellweg. Celle-ci emploie 120 personnes.

L'usine de Lüdenscheid dans le sud de l'Allemagne est financée différemment des deux sites helvétiques. Elle n'est donc pas concernée par les mesures actuelles.

Syndicats consultés

Swissmetal va engager une procédure de consultation avec le comité du personnel et les syndicats pour discuter de son plan de licenciement collectif. Réunis en assemblée plus tôt dans la journée, quelque 150 employés de Dornach ont mandaté le syndicat Unia pour mener ces discussions.

De son côté, Unia refuse catégoriquement les licenciements, tout comme les arguments les justifiant. Le syndicat se demande pourquoi Swissmetal n'a pas cherché à temps des solutions pour éviter la catastrophe actuelle et «depuis quand les banques ont la priorité sur les travailleurs», écrit-il en dénonçant «l'incompétence» des actionnaires et des dirigeants.

Explications demandées

Unia demande à la direction du groupe métallurgique de tout faire pour maintenir la production et les emplois sur le site soleurois. Il demande encore au gouvernement soleurois d'intervenir et de convoquer une table ronde avec les syndicats, le personnel et la direction du groupe.

Le syndicat regrette que Swissmetal ne donne aucune explication précise sur la situation actuelle. Interrogé lors de la conférence de presse, Martin Hellweg n'a pas voulu chiffrer l'endettement actuel du groupe.

Unia est convaincu que les emplois pourraient être maintenus si la direction de Swissmetal «arrêtait le chaos qu'elle a elle-même engendré». Selon lui, une réduction de l'horaire de travail permettrait de surmonter la crise actuelle.

L'entreprise se débat depuis des années dans les problèmes financiers. A la fin 2010, Swissmetal ne disposait plus de liquidités que pour 1,9 million de francs.

Les comptes de l'entreprise font notamment état d'un crédit bancaire de près de 25 millions. / ats

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