Les dépenses des Suisses en matière de médias et divertissement vont progresser d'ici à 2015, estime PricewaterhouseCoopers (PWC). De 12,1 milliards de francs en 2010, elles devraient alors atteindre 15,4 milliards. L'évolution dépend toutefois fortement de celle du produit intérieur brut.
De manière générale, l'évolution reflète la numérisation des contenus, la transformation vers le tout numérique étant en marche, a relevé hier le cabinet d'audit et de conseil dans son étude «Swiss Entertainment & Media Outlook 2011-2015». Une éventuelle récession, scénario dont PWC n'a pas tenu compte, pourrait même accélérer le phénomène.
Pas moins des deux tiers de la progression attendue d'ici à 2015 devraient revenir aux dépenses liées à l'accès à internet, à la publicité sur le web, ainsi qu'aux licences et redevances de télévision. Pour les premières, PWC estime le chiffre d'affaires en 2015 à 2,7 milliards de francs, contre 1,9 milliard en 2010.
PWC explique la croissance des raccordements à haut débit par les investissements élevés consentis dans les réseaux à fibre optique et les réseaux de nouvelle génération. Ayant atteint 703 millions de francs l'an passé, les dépenses publicitaires sur internet devraient afficher une croissance annuelle de 17,3% et bondir à 1,56 milliard en 2015.
Les recettes issues de la publicité à la télévision devraient également s'étoffer, passant de 693 millions de francs en 2010 à 927 millions d'ici à quatre ans. PWC explique cette évolution du fait d'une utilisation accrue de la télévision. Alors que 3,21 millions de foyers sur les 3,44 millions recensés en Suisse disposent d'un téléviseur, les services à haute valeur ajouté, ainsi que la vidéo à la demande vont progresser. Le marché des licences et redevances TV devrait enregistrer une croissance annuelle de 6,7% pour un chiffre d'affaires de 1,6 milliard en 2015, contre 1,1 milliard en 2010.
Au niveau des films, les téléchargements numériques devraient fortement s'affirmer, alors qu'un déclin est attendu dans la location classique de vidéos. PWC estime ce marché à 679 millions en 2015, contre 557 millions en 2010.
La distribution numérique devrait aussi continuer à asseoir sa suprématie pour la musique, au détriment des supports physiques. Avec une croissance annuelle de 1,7% le marché helvétique des fichiers musicaux dégagera des ventes de 314 millions de francs en 2015, après s'être inscrit à 289 millions l'an passé.
PWC est en revanche moins optimiste pour les marchés de la radio, des magazines et des journaux, ceux-ci ne devant connaître qu'une croissance modeste. En 2015, le chiffre d'affaires de la radio devrait se monter à 635 millions de francs, contre 590 millions en 2010.
Dans le même temps, le chiffre d'affaires des magazines est attendu à 1,22 milliard (1,13 milliard en 2010) et celui des quotidiens à 2,4 milliards (2,18 milliards). Selon PWC, les versions numériques, que cela soit sur internet, les smartphones ou les tablettes, gagneront du terrain par rapport aux éditions imprimées. / ats
Pas moins des deux tiers de la progression attendue d'ici à 2015 devraient revenir aux dépenses liées à l'accès à internet, à la publicité sur le web, ainsi qu'aux licences et redevances de télévision.