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Suisse-UE: l'Union syndicale suisse boycottera la consultation avec Johann Schneider-Ammann

L'Union syndicale suisse est remontée contre le Département de l'économie de Johann Schneider-Ammann. Persuadée que l'objectif est de remettre en question la protection des salaires suisses, elle annonce qu'elle ne participera pas à la consultation sur les mesures d'accompagnement à la libre circulation.

08 août 2018, 15:21
/ Màj. le 08 août 2018 à 19:31
Pour Paul Rechsteiner et l'USS, il ne fait aucun doute qu'au final, c'est la protection des salaires suisses qui est menacée par ces discussions (archives).

L'Union syndicale suisse boycottera la consultation sur les mesures d'accompagnement menées par le ministre de l'économie Johann Schneider-Ammann auprès des cantons et des syndicats. Elle craint un affaiblissement substantiel de la protection des salaires en Suisse.

Alors qu'en juillet, le Conseil fédéral a réaffirmé qu'il ne céderait pas sur les lignes rouges qu'il s'est données, le mandat fixé par le Département fédéral de l'économie (DEFR) contredit toutes les décisions prises à ce jour, ont indiqué mercredi les dirigeants de l'USS devant la presse à Berne.

Le DEFR veut que la discussion débouche sur un aménagement des mesures d’accompagnement sous une forme acceptée par l’Union européenne. Il veut aussi accorder à la Commission européenne et à la Cour européenne de justice des compétences qui leur permettront d'accentuer la pression sur les salaires en Suisse, selon l'organisation syndicale.

L'USS utilisera tous les moyens appropriés pour éviter le démantèlement de la protection des salaires, a-t-elle affirmé. Elle pourra aller jusqu'au référendum pour que la Suisse protège ses salaires de manière autonome.

Point d'achoppement

Les mesures d'accompagnement à la libre circulation des personnes sont le principal point d'achoppement des négociations sur un accord-cadre entre la Suisse et l'UE. Les Européens s'insurgent surtout contre la règle dite des huit jours qui oblige les entreprises européennes à annoncer une semaine à l'avance leurs missions en Suisse et à s'acquitter d'une caution.

Ils souhaitent que Berne les abandonne au profit de la nouvelle directive européenne sur les travailleurs détachés. Bruxelles a déjà imposé à l’Autriche et au Luxembourg de renoncer à une partie de leurs mesures de protection des salaires.

Pour l'USS, la question dépasse cependant la règle des huit jours. Elle est convaincue que le DEFR veut aussi remettre en cause la protection des salaires garantie par les conventions collectives de travail. En Suisse, on doit verser des salaires suisses, rappelle-t-elle.

De son côté, Travail.Suisse indique être ouvert à la discussion sur une amélioration des mesures d'accompagnement. Afin de préserver la libre circulation des personnes avec l'UE à long terme, il est nécessaire d'étendre la protection des salaires et des conditions de travail, pas de les démanteler, écrit l'organisation.

Fausses affirmations selon Schneider-Ammann

Johann Schneider-Ammann a balayé les critiques. L'emploi reste la priorité du Conseil fédéral et les salaires ne seront pas sacrifiés. Il faut investir pour que les conditions-cadres soient bonnes en Suisse et que les entreprises y investissent. Il n'y aura pas de démantèlement des mesures d'accompagnement et on ne touchera pas aux lignes rouges, a-t-il relevé. Quant aux affirmations sur l'ingérence de l'UE ou de la Cour européenne de la justice, elles sont infondées, selon lui.

Les deux représentants du PLR au Conseil fédéral sont dans le collimateur des syndicats depuis quelques semaines. Dans un entretien publié à la mi-juillet, Johann Schneider-Ammann a déclaré que la durée des huit jours n'était pas importante, préférant mettre l'accent sur la protection des salaires. Le ministre des affaires étrangères Ignazio Cassis a annoncé de son côté qu'il était prêt à discuter avec l'UE sur la garantie de la protection des travailleurs.

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