Votre publicité ici avec IMPACT_medias

Six cents emplois tracés au cœur du pôle chimique bâlois

28 sept. 2011, 10:40

Huntsman restructure drastiquement sa division «Textile Effects», touchée de plein fouet par le transfert des activités de ses clients et de ses concurrents en Asie ainsi que par l'appréciation du franc. Le groupe chimique américain va supprimer d'ici à fin 2013 pas moins de 600 emplois à Bâle.

Dans le cadre de cette nouvelle restructuration, Huntsman évalue la fermeture de certaines unités de production et des bureaux de support commercial à Bâle, a précisé hier l'entreprise établie à Salt Lake City, dans l'Etat américain de l'Utah. Cette mesure pourrait entraîner la suppression de quelque 500 postes, alors que 100 autres pourraient être transférés vers d'autres sites du groupe.

Le département Recherche & Technologie de la division «Textile Effects», premier fournisseur mondial de colorants et produits chimiques haut de gamme pour l'industrie textile, n'est pas concerné par le projet de restructuration. Huntsman, qui précise vouloir traiter «ses employés avec la dignité et le respect qui leur sont dus», a entamé les consultations avec les représentants du personnel.

Employant 12 000 collaborateurs dans le monde, Huntsman compte près de 1300 salariés en Suisse, répartis entre les sites de Bâle (1000 employés) et Monthey (300 personnes). Dans la cité rhénane, la division «Textile Effects» recense quelque 700 employés, l'autre unité, «Advanced Materials», 300.

Mauvaise performance financière

Huntsman motive la restructuration par la mauvaise performance financière de «Textile Effects». Malgré les efforts entrepris depuis 2006 pour relancer la compétitivité de la division, le groupe se voit désormais contraint de transférer sa production en Asie, à l'image de ses concurrents et aussi de ses principaux clients.

Selon le groupe américain, qui a dégagé l'an passé un chiffre d'affaires de 9,3 milliards de dollars (8,3 milliards de francs au cours actuel), l'appréciation du franc et son impact sur la structure des coûts ont encore renforcé la nécessité d'une réorganisation des activités de «Textile Effects». La division compte au total 14 sites de production dans 12 pays.

Outre la Suisse, les Etats-Unis et l'Allemagne, «Textile Effects» dispose d'unités de production en Chine, en Inde, au Pakistan, en Thaïlande, en Indonésie, en Turquie, ainsi qu'au Mexique, en Colombie et au Guatemala. La division emploie 4200 collaborateurs.

Franc fort alibi

«Choqués» par la décision du groupe américain, les syndicats Unia et Employés Suisse ont critiqué l'ampleur de la restructuration, laquelle pourrait faire passer à la trappe la moitié de l'effectif bâlois de Huntsman. Ils ont également avoué leur incompréhension, alors que l'entreprise a réalisé de très bons résultats au premier semestre.

Serge Gnos, du syndicat Unia, a estimé que le motif du franc fort constituait «un argument alibi». La chimie est moins affectée que d'autres branches par l'appréciation de la monnaie helvétique du fait que ses produits sont difficilement substituables et que les hausses de prix n'ont qu'un faible impact sur les ventes.

Pour mémoire, Huntsman a acquis en 2006 la division textile du fabricant de spécialités chimiques bâlois Ciba SC pour 332 millions de francs. Depuis, cette unité, qui employait près de 1100 salariés à Bâle, a subi plusieurs restructurations.

Auparavant, soit en 2003, le groupe américain avait déjà repris la société rhénane Vantico, réunissant alors les anciennes activités de Ciba SC dans les polymères. Ciba a pour sa part été acquise en 2010 par le géant allemand BASF. / ats

Votre publicité ici avec IMPACT_medias