Le producteur zurichois de composants électroniques Cicor a bouclé 2008 sur une perte de 21,6 millions de francs, contre un bénéfice de 11,4 millions un an plus tôt. Ce résultat négatif est dû à un amortissement de goodwill de 28 millions.
Le résultat opérationnel brut avant intérêts, impôts, dépréciations et amortissements (EBITDA) de l'exercice est ressorti à 20,8 millions de francs, inférieur de 3,6 millions à celui de 2007, a indiqué le groupe actif notamment à Boudry avec son usine Cicorel.
Compte tenu de l'amortissement de goodwill, le résultat d'exploitation avant intérêts et impôts (EBIT) s'est inscrit à -17,6 millions de francs, contre +14,8 millions en 2007, pour un chiffre d'affaires net en hausse de 2,6% à 208,4 millions.
Croissance grâce aux acquisitions
Cicor note que cette légère progression est due principalement à la consolidation de la division ME (microélectronique) intégrée en 2007 au groupe ainsi qu'à l'acquisition d'une part majoritaire dans la firme singapourienne ESG. La croissance générée par ces opérations représente 19,3 millions de francs ou 9,5% du chiffre d'affaires.
Durant l'exercice sous revue, qui a vu s'effondrer au 2e semestre les principaux marchés du groupe - automotive, semi- conducteurs, télécommunications - Cicor n'est pas moins parvenu à réduire fortement son endettement, à 26,5 millions de francs contre 49 millions un an plus tôt, grâce en particulier à un produit de 13 millions provenant de la vente d'immeubles.
La division PCB (circuits imprimés) a vu l'an dernier son chiffre d'affaires reculer de 10,1% à 49,6 millions de francs. ME (microélectronique) a par contre progressé de 54,8% à 35,3 millions, alors que les ventes de EMS (electronic manufacturing services) sont restées pratiquement stables, à 123,6 millions, grèce à l'intégration des activités d'ESG qui y ont contribué pour 11,3 millions.
Pour 2009, le groupe qui a ressenti les effets de la crise dès le 2e semestre de l'exercice sous revue s'attend à un marché toujours «difficile» et «étendra si besoin est les horaires réduits» introduits au début de cette année pour les divisions EMS et PCB.
Il avertit que si la conjoncture actuelle devait encore se détériorer et si les entrées de commandes restaient inférieures aux attentes, «une réduction des emplois ne saurait être exclue». Le groupe emploie actuellement 1300 personnes sur 13 sites en Suisse et à l'étranger.
L'action plonge
L'absence de prévisions claires et les perspectives incertaines du groupe ont fait plonger son action à la Bourse suisse. Suspendue de cotation par intermittence à l'ouverture du marché, le titre Cicor perdait 10,9% vers 10h15 par rapport à son cours de clôture de vendredi, à 15,60 francs dans un marché SPI en baisse de 2,5%.
Il s'échangeait à plus de 70 francs à la fin du 1er semestre 2008, avant l'effondrement des marchés cibles du groupe. /ats