Votre publicité ici avec IMPACT_medias

Nestlé investit des centaines de millions sur le site de l'EPFL

Nestlé veut devenir le leader de la nutrition basée sur les sciences de la santé. Le groupe investira des centaines de millions de francs dans un institut à l'EPFL et fonde une nouvelle filiale. Des affections comme l'obésité, le diabète ou la maladie d'Alzheimer sont visées.

28 sept. 2010, 11:58

«Dans dix ans, nous serons le leader incontesté de ce nouveau secteur», a affirmé hier Luis Cantarell, directeur général désigné de Nestlé Health Science SA. Aux côtés de Peter Brabeck, président de Nestlé, et de Paul Bulcke, administrateur délégué, il a présenté les ambitions de la multinationale dans ce domaine situé «entre alimentation et pharma».

Pour y parvenir et accélérer le développement des alicaments, Nestlé a décidé de créer une filiale détenue à 100% qui sera opérationnelle dès janvier. Nestlé Health Science SA sera dirigée de manière distincte des autres activités principales d'alimentation, boissons et nutritions. Elle englobera les activités actuelles de Nestlé HealthCare Nutrition, dont le chiffre d'affaires 2009 a atteint 1,6 milliard de francs.

En parallèle, Nestlé fonde à l'Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL) un institut baptisé Nestlé Institute of Health Sciences. Le groupe va y consacrer quelque «500 millions de francs sur les dix ans à venir», a précisé Peter Brabeck. Le nombre de chercheurs oscillera entre 50 et 100 dans la phase initiale.

L'institut sera dirigé par Emmanuel Baetge, ancien directeur scientifique de ViaCyte, société de biotechnologie basée à San Diego. Il se focalisera sur la recherche biomédicale afin de mieux comprendre les maladies et le vieillissement humains tels qu'influencés par la génétique, le métabolisme et l'environnement.

Pour Nestlé, «la nutrition personnalisée fondée sur les sciences de la santé» a un potentiel de développement économique qui se chiffre en milliards de francs. «L'obésité est une maladie mondiale», a relevé Peter Brabeck en mentionnant également les maladies cardiovasculaires.

«Aujourd'hui déjà, il y a plus d'un milliard de personnes obèses dans le monde, dont 300 millions souffrent de ce fléau dans sa forme extrême», a poursuivi le président du conseil d'administration de Nestlé. Pour le système de santé actuel, les coûts de ces maladies ne seront «pas supportables» à l'avenir.

Avec ses nouveaux produits, Nestlé entend jouer un rôle de prévention. Une nouvelle industrie est en train de voir le jour, allant beaucoup plus loin que ce que l'on trouve déjà sur le marché aujourd'hui. «Il y a des occasions fantastiques» à saisir, selon Luis Cantarell.

Interrogé sur la manière de distribuer ces produits, le directeur général désigné a indiqué que tout était possible. Certains pourraient être vendus en pharmacie sur ordonnance, mais une vente libre est aussi envisageable. Leur prix moyen n'est pas encore fixé.

Il faut mieux anticiper les problèmes de santé et trouver des produits qui puissent par exemple lutter contre Alzheimer ou les problèmes de vieillissement, a insisté Peter Brabeck. Et s'ils sont remboursés, autant que cela se fasse «quand vous n'êtes pas malades».

La croissance dans ce secteur passera par la recherche et le développement, mais aussi par des acquisitions de sociétés, de start-up, a affirmé Nestlé.

Patrick Aebischer, président de l'EPFL, s'est félicité de la décision de Nestlé. «C'est un rêve qui se réalise», a-t-il lancé en affirmant que la Haute Ecole offre l'environnement adéquat pour ce genre de projet grâce à la pluralité et à la diversification de ses chercheurs. /ats

Votre publicité ici avec IMPACT_medias