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Mines de Glencore accusées de violer les droits de l'homme

La société suisse Glencore est décriée pour son activité minière au Congo. Celle-ci prend la forme d'un «pillage des ressources», selon Action de carême et Pain pour le prochain. De son côté, Glencore conteste ces accusations et parle de «graves inexactitudes».

11 mars 2011, 12:25

Glencore s'est rendue coupable de «violations graves des droits humains» en République démocratique du Congo (RDC), par le biais de sa filiale Katanga Mining Limited (KML), selon une étude pilotée par Action de carême et Pain pour le prochain et publiée hier. Celle-ci dénonce des «conditions de travail inhumaines» et le manque de sécurité dans les mines.

L'activité minière provoque aussi des dommages aux communautés environnantes telles que pollution des cours d'eau et usure des bâtiments suite aux fréquentes explosions dans les mines. Les consommateurs helvétiques sont directement concernés par l'activité minière au Congo, relève l'étude. Un téléphone portable sur quatre est produit grâce à des minerais provenant de la RDC.

De son côté, Glencore conteste l'étude et parle de «graves inexactitudes». La sécurité des mines a ainsi été grandement améliorée ces dernières années, a indiqué hier à l'ATS le porte-parole Simon Buerk. Il ajoute que la sécurité des mines de KML tient la comparaison avec les pratiques ayant cours dans le reste du pays et en Afrique australe en général.

La compagnie sise à Baar (ZG) réfute aussi les atteintes au droit du travail et le recours à des mineurs artisanaux. Ceux-ci travaillent de manière indépendante sur des mines à l'abandon, avant de vendre leur récolte à des intermédiaires. Selon l'étude, KML achète à ceux-ci des minerais en grande quantité, entretenant la filière artisanale.

Ces mines artisanales sont vivement critiquées par l'étude. Conditions de sécurité «désastreuses», absence de protection contre la radioactivité et travail des enfants font partie des problèmes rencontrés. Cependant, Glencore affirme n'avoir «aucune relation commerciale avec les mineurs artisanaux ou avec leurs intermédiaires». D'une manière générale, Glencore met en avant le fait que son implication au Katanga remonte à 2007 et qu'elle a «hérité» d'un certain nombre de problèmes déjà existants, qu'elle est en train de résoudre.

Devant les conclusions de l'étude, les œuvres d'entraide lancent une pétition. Celle-ci demande au Conseil fédéral d'exiger des multinationales qui ont leur siège en Suisse de respecter leur responsabilité sociale, a indiqué Lucrezia Meier-Schatz, conseillère nationale (PDC/SG) et présidente du Forum de fondation d'Action de carême.

Il s'agit surtout de combler un vide juridique, explique Johanna Monney. A l'heure actuelle, les multinationales ayant leur siège en Suisse ne peuvent être tenues pour responsables des agissements de leurs filiales à l'étranger, ajoute-t-elle.

Pain pour le prochain et Action de carême appellent aussi à plus de transparence financière. «Il est indispensable que les entreprises publient ouvertement les transactions qu'elles opèrent dans chaque pays où elles sont actives», réclament-elles.

Il s'agit d'éviter l'évasion fiscale, qui prive chaque année les pays du sud de 50 milliards de dollars, expliquent les organisations. En plus de la pétition, une journée d'action est notamment prévue le 12 mars à Lausanne. /ats

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