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Matter démissionne

Pris dans la tourmente, le patron de la banque, Thomas Matter, démissionne avec effet immédiat. Mais sans admettre de culpabilité Au coeur de la tourmente dans l'affaire Swissfirst, son patron Thomas Matter jette l'éponge. Il démissionne avec effet immédiat, espérant ainsi éloigner de la banque zougoise la polémique qui fait rage sur la fusion avec la Bank am Bellevue.

29 août 2006, 12:00

Thomas Matter a annoncé sa décision hier. Il se dit toujours victime d'une vaste campagne quant aux soupçons de délits d'initiés qui pèsent sur l'opération menée en automne 2005. En se retirant, le Bâlois âgé de 40 ans veut notamment protéger sa famille. Il souhaite surtout contribuer à un retour au calme pour Swissfirst et ses employés.

Entreprise saine

Son paquet d'actions devient ainsi un pur investissement financier, qu'il laisse à disposition de Swissfirst dans le cadre de la recherche d'une solution stratégique, a-t-il ajouté. A savoir les options de vente envisagées par les dirigeants.

Et dix jours après l'annonce de l'éventuelle cession, Swissfirst aiguise d'ores et déjà les appétits dans le secteur bancaire. Plusieurs établissements ont admis quelque intérêt pour ses activités. Il faut dire que Thomas Matter laisse une entreprise opérationnellement saine. La banque a presque doublé son bénéfice net au premier semestre par rapport à la même période de l'an passé, à 41,2 millions de francs, notamment grâce à la fusion.

«Je donne ainsi la valeur d'une vie de travail, ce qui me coûte beaucoup», a souligné Thomas Matter. De fait, il est aussi cofondateur et actionnaire principal de la banque dont il abandonne la direction. Il avait fondé à 28 ans, en 1994, la société financière ZPF qui devait devenir Swissfirst des années plus tard.

Cette dernière sera dirigée par intérim par le patron de la Bank am Bellevue, Jürg Schäppi. Cette démission ne se veut d'ailleurs pas un aveu de culpabilité. Thomas Matter se dit convaincu que la fusion s'est déroulée dans les règles et ne compte pas baisser les bras.

Des soupçons de délits d'initiés planent sur la fusion opérée il y a onze mois car le titre Swissfirst s'était fortement apprécié à la Bourse suisse dans la foulée. Auparavant, le patron de Swissfirst aurait téléphoné à des caisses de pension pour convaincre les gérants de se débarrasser de leurs actions.

Or, ces caisses auraient laissé échapper des gains potentiels à hauteur de plusieurs millions de francs, selon plusieurs journaux. Les dirigeants des deux banques auraient pour leur part vu leurs paquets d'actions gonfler de plusieurs dizaines de millions.

Enquête et perquisitions

Plusieurs procédures sont en cours. L'Office fédéral des assurances sociales (Ofas) et l'Office de prévoyance du canton de Zurich mènent l'enquête, mais aussi la Commission fédérale des banques (CFB). En outre, le Ministère public de Zurich a ordonné plusieurs perquisitions dans des locaux de Swissfirst. Les investigations ont permis de mettre en sûreté des preuves, selon les autorités judiciaires zurichoises. / ats

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