Une filiale de CarPostal, Transazur, a décroché fin juillet un contrat pour deux lignes et des transports d'élèves dans l'agglomération de Marseille (F). Une porte-parole de Carpostal a confirmé mercredi l'information de la Handelszeitung.
La Poste avait pourtant annoncé en juin dernier vouloir se retirer du marché du transport de voyageurs en France. Or aujourd'hui, Carpostal participe à des adjudications dans l'Hexagone.
L'idée de tourner la page en France découlait du scandale lié aux subventions touchées indûment par le transporteur. Le rapport d'enquête publié en juin avait dévoilé que La Poste avait transféré de grosses sommes vers sa filiale France. De 2006 à fin 2011, 54 millions de francs sont allés à CarPostal France.
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1200 employés
La filiale française de CarPostal a récemment trouvé un accord à l'amiable avec les entreprises concurrentes qui l'accusaient de bénéficier d'aides d'Etat illicites. L'accord a porté sur un versement de 6,2 millions d'euros d'indemnités.
CarPostal justifie le développement en France au motif de maintenir la valeur de l'entreprise. "CarPostal France poursuit pour le moment ses activités", a indiqué la Handelszeitung citant la porte-parole de CarPostal, Valérie Gerl. Cela signifie qu'elle continue de participer à des soumissions, de conserver ses parts de marché et, surtout "de maintenir la valeur de l'entreprise". Environ 1200 personnes travaillent pour CarPostal France.
Parlementaires critiques
Vendredi, sur les ondes de la RTS, deux conseillers nationaux romands ont réagi. Pour le Genevois Guillaume Barazzone (PDC), c'est "un risque qu'il ne faut pas prendre." Il faut selon lui "sortir du marché français." Son collègue vaudois Olivier Feller (PLR) ne comprend pas: "si le conseil d'administration de La Poste a validé l'extension de CarPostal au sud de la France, on nagerait en pleine incohérence." Et si le conseil ne l'a pas validé, "on peut se demander pourquoi il n'exerce pas plus de contrôle sur sa filiale en période de crise."