Votre publicité ici avec IMPACT_medias

Les pays de la zone euro veulent réduire leurs déficits dès 2011

Les pays de la zone euro ont fixé hier à 2011 la date de retour à la discipline budgétaire, qui les verra commencer à réduire déficits et dette qui explosent à des niveaux record avec la crise. A condition toutefois que la reprise se confirme.

02 oct. 2009, 10:04

«Si la situation devait continuer à s'améliorer (...), nous pensons que les stratégies de sortie (de la crise), qui doivent être préparées dès aujourd'hui, peuvent être appliquées pendant l'année 2011», a déclaré hier le chef de file des ministres des Finances de la zone euro Jean-Claude Juncker. Il s'exprimait à l'issue d'une réunion avec ses collègues à Göteborg, en Suède.

Pour décider si cette date est crédible, les ministres s'appuieront sur les prochaines prévisions économiques de la Commission européenne, attendues le 3 novembre. Elles contiendront pour la première fois des pronostics pour 2011. La Commission table jusqu'ici sur une contraction de l'économie de 4% en 2009, et un léger repli en 2010 (-0,1%).

Les déficits en Europe atteignent des proportions inquiétantes, creusés par les dizaines de milliards d'euros dépensés par les gouvernements pour financer des plans de relance face à la récession, et par la hausse des dépenses sociales induite par la crise. Le Pacte de stabilité et de croissance européen, qui en principe limite à 3% du Produit intérieur brut le déficit public national annuel des différents pays, a de facto volé en éclats. Dans l'Union européenne, 20 pays sur 27 prévoient cette année des déficits supérieurs à la limite, et 13 sur 16 dans la zone euro. Du jamais vu. Du coup la dette suit le même chemin. La Commission européenne prévoit qu'elle atteigne environ 100% du PIB vers 2016 dans la zone euro, avec des sommets en Irlande et au Royaume-Uni, si des mesures «très substantielles» ne sont pas prises à partir de 2011. Un bond par rapport aux 69,3% de 2008.

Sans préciser de date, le président de la Banque centrale européenne (BCE) Jean-Claude Trichet a estimé pour sa part jeudi qu'une stratégie de sortie de crise et de réduction des déficits devait intervenir «le plus tôt possible». «Il est important à notre avis que cela commence dès que la reprise débute», a-t-il commenté.

Toutefois, la condition qu'ont ajoutée les pays de la zone euro à un retour en 2011 à la discipline budgétaire illustre les hésitations de plusieurs d'entre eux, réticents à l'idée de fixer une date précise.

«Je ne pense pas que l'on puisse avoir un calendrier précis ou commun» pour mettre en place les «stratégies de sortie» de crise, a déclaré le ministre portugais des Finances, Fernando Teixeira dos Santos. «Chaque pays devra définir sa propre <stratégie de sortie> au moment approprié pour lui», a-t-il ajouté.

«2011 est peut-être une date appropriée», a jugé pour sa part la ministre des Finances espagnole, Elena Salgado, dont le pays souffre particulièrement de la crise économique. «Mais nous devons attendre un peu», a-t-elle ajouté, «la reprise n'est pas encore là».

Dans plusieurs pays la réduction des déficits n'est en tout cas pas la priorité du moment. La France a présenté mercredi un «budget de sortie de crise» pour 2010 qui prolonge l'effort de relance économique engagé cette année au prix d'un déficit public record, à 8,5% du PIB.

Le fossé se creuse avec l'Allemagne. Le gouvernement allemand, où les Libéraux, favorables à la discipline budgétaire vont bientôt faire leur entrée, vient d'annoncer qu'il prévoyait un déficit de seulement 3,7% cette année, contre 4% prévu jusqu'alors. /ats-afp

Votre publicité ici avec IMPACT_medias