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Les investisseurs mettent subitement le cap au nord

24 sept. 2011, 11:17

Après l'établissement d'un cours plancher du franc suisse face à l'euro par la Banque nationale suisse (BNS) début septembre, les investisseurs ont cherché des alternatives à la monnaie helvétique. Les couronnes norvégienne et suédoise ont été les plus demandées.

Les spéculateurs sur les devises et les hedge-funds «se détournent du franc suisse», selon Ralph Weidenmann, de l'entreprise active dans la gestion de patrimoine, Swisspartners. «Ceux qui souhaitent parier contre l'euro achètent désormais d'autres monnaies.»

Tandis que l'euro gagnait 8% en deux jours face au franc après l'annonce la BNS, la couronne suédoise et la couronne norvégienne prenaient elles 10%, une hausse qui s'est légèrement tassée par la suite.

La progression des deux monnaies scandinaves a donc été plus importante que celle de l'euro alors qu'auparavant les trois devises évoluaient exactement de la même manière, notait le spécialiste quelques jours après la décision de la BNS.

Camilla Viland, analyste financière pour la banque norvégienne DnB NOR, est d'avis que cette appréciation devrait se poursuivre ces prochains mois. «La couronne norvégienne trouve sa force dans la solide situation économique du pays. La croissance est robuste, l'Etat n'a pas de dette et le prix du pétrole remonte», explique-t-elle.

«Nous ne pensons pourtant pas que la couronne puisse remplacer le franc comme monnaie refuge», ajoute Camilla Viland, qui souligne que le marché norvégien est tout simplement trop petit pour cela.

«Les couronnes suédoise et norvégienne servent surtout aux investisseurs à diversifier leurs placements en devises», renchérit Marcus Hettinger, spécialiste des devises chez Credit Suisse. Il estime que la Norvège est trop dépendante des cours du pétrole pour que sa monnaie devienne un havre de sécurité en temps de crise. L'expert de Credit Suisse juge que la valorisation des deux devises scandinaves prendrait fin si une nouvelle crise mondiale se déclarait.

La réaction des banques centrales norvégienne et suédoise sera également déterminante. «Il est possible que ces instituts réagissent comme la BNS», selon Ralph Weidenmann. Pour ce qui est de la Norvège, il n'y a toutefois pas d'indication en ce sens, selon Camilla Viland. Contrairement à la Suisse, le taux directeur y est encore à un niveau relativement élevé. «La banque centrale pourrait agir sur les taux afin de freiner une appréciation trop forte de la couronne.»

Par ailleurs, une surévaluation de la couronne ne porterait pas préjudice à l'économie du pays, précise l'analyste financière. «L'industrie d'exportation est beaucoup moins importante en Norvège qu'en Suisse. De plus, le pétrole représente une grande part des exportations, et il est en premier lieu influencé par le prix mondial.» / ats

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