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Les frontaliers injectent de l'argent dans l'économie neuchâteloise

L'essence, le tabac et les chaussures composent le hit-parade des produits achetés dans le canton par les frontaliers. Cette clientèle n'est de loin pas négligeable pour l'économie neuchâteloise.

08 juil. 2011, 11:10

Il n'y a pas que les Neuchâtelois à remplir leurs caddies à l'étranger, et en l'occurrence en France voisine. Gens du Val-de-Morteau, du plateau de Maîche et frontaliers effectuent le trajet inverse pour faire un certain nombre d'achats. Il convient d'emblée de relever que l'attractivité commerciale du canton vient aussi d'une offre en magasins beaucoup plus diversifiée que dans le Haut-Doubs voisin à l'exception de l'alimentaire. Cela s'explique par la dimension relativement petite des villes de Morteau, Villers-le-Lac ou Maîche ne disposant pas d'un assortiment complet tel que l'on peut le trouver à Besançon, mais à condition d'effectuer plus d'une heure de trajet.

Le tiercé des produits sur lequel nos voisins jettent leur dévolu se compose de l'essence, du tabac et des chaussures. C'est dire que l'économie neuchâteloise profite non seulement de la main-d'œuvre qualifiée venant d'Outre-Doubs mais aussi de l'argent dépensé dans les commerces neuchâtelois.

Une clientèle vitale
Les exploitants de la station de carburant des Crêtes, aux Brenets, se frottent les mains. Pierre-Yves Michelin admet tout de go que sans les frontaliers il n'aurait plus qu'à baisser le rideau. Ces derniers contribuent pour 80% à son chiffre d'affaires. Ce sont environ deux à trois cents véhicules immatriculés dans le «25» qui font quotidiennement halte devant sa station. Le plein d'essence n'est souvent pas la seule dépense. Un certain nombre de clients repartent carrément avec la cartouche de cigarettes et quelques-uns encore avalent un petit noir sur le pouce avant de rejoindre leur lieu de travail.

Pierre-Yves Michelin reconnaît toutefois une diminution du passage liée au raffermissement du franc suisse  par rapport à l'euro. A deux cents mètres de chez lui, Claude-Alain Char-millot est au four et au moulin. Le boulanger des Brenets exploite aussi le filon des frontaliers: «Ils achètent du pain et de la viennoiserie. A midi, nous en avons également qui déjeunent dans notre établissement. Le seul problème, c'est qu'étant tout proche de la frontière, nous avons dû adapter nos prix pour rester concurrentiels». Les cafés et restaurants font également leur beurre avec la clientèle d'Outre-Doubs même si un certain nombre des frontaliers tirent le repas du sac sur leur lieu de travail. N'oublions pas qu'il y a près de 9000 bouches de frontaliers à nourrir chaque jour.

Cadres choyés
A la brasserie Migros, au Locle, ils sont une trentaine à déjeuner à midi. Au restaurant de la Fleur de Lys, à La Chaux-de-Fonds, Vincent le patron bichonne sa clientèle à l'accent franc-comtois. «Je fais une quarantaine de couverts à midi avec des cadres français de grandes marques d'horlogerie». Les restaurants situés dans le bas du canton à proximité de grandes entreprises en bénéficient aussi.

A la Landi aussi
Les Français trouvent d'autre part chaussure à leurs pieds dans notre canton. «Les frontaliers passent chez nous le soir à la sortie du boulot et d'autres viennent le samedi», témoigne Catherine Tomsic, de La Halle aux Chaussures, aux Eplatures. Ce magasin spécialisé réalise environ 30% de son chiffre d'affaires avec les consommateurs comtois.
En fréquentant les allées des magasins de confection, il s'écoule rarement plus de dix minutes sans que l'on repère un accent venu de l'autre rive du Doubs. La confection a toujours été une valeur sûre grâce à son accessibilité pécuniaire.

La radio TV et photo motivent par ailleurs les Français à franchir le seuil des magasins ad hoc. «Nous avons eu plus d'une vingtaine de clients fidèles. Ils sont peut-être moins nombreux aujourd'hui car l'écart de tarif n'est plus très significatif dans la photo. Certains viennent régulièrement sachant qu'ils peuvent trouver de l'occasion et que nous faisons des reprises intéressantes», signale Bernard Debrosse, responsable de la boutique Photovision à La Chaux-de-Fonds. Chez Vac, la clientèle frontalière ne compte pas non plus pour quantité négligeable. «Certains de nos clients viennent nous rendre visite sur notre stand à Modhac. Ils achètent surtout des TV, caméras et appareils photos. Le service offert compte beaucoup dans leur fidélité». Les frontaliers se rencontrent encore étonnamment au Landi du Crêt-du-Locle. «Nous avons une bonne clientèle française. Ils achètent des meubles de jardin, des vélos d'appartement, des articles de loisirs et de décoration», explique Laurent Petitpierre, directeur. /APR

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