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Le vin suisse retrouve des couleurs

Les Suisses ont consommé plus de vin indigène en 2010. Bonne nouvelle pour les milieux concernés qui préparent une campagne de promotion.

28 avr. 2011, 11:46

Sur cinq bouteilles de vin qui se vendent en Suisse, trois proviennent de l'étranger. Un phénomène que constate l'Office fédéral de l'agriculture (Ofag) depuis une dizaine d'années. Dans son rapport sur l'année viticole 2010 publié hier, l'Ofag chiffre à 62% la part de vins étrangers contre 63% en 2009. Mais la bonne nouvelle se trouve dans la consommation de vins suisses, puisque l'Ofag note une hausse de 3,2%.

Une augmentation réjouissante pour Michaël Würzner, collaborateur à l'Ofag et responsable du dossier viticole. «Nous avons connu deux ans de baisse de la consommation, par ailleurs ressentie également dans de nombreux pays.» En retrouvant les taux de consommation d'avant la crise, l'effet conjoncturel semble jouer le rôle principal. A cela, il faut ajouter l'aspect structurel de hausse régulière de la population résidant en Suisse.

Des initiatives originales

«Cette progression de 3,2% nous rapproche des bonnes années», estime Nicolas Schorderet, secrétaire général de l'office des vins vaudois. Mais attention, rien n'est acquis, soulignent les milieux viticoles qui s'apprêtent à communiquer sur la qualité des vins suisses. «Dans le canton de Vaud, nous avons augmenté le budget pour lancer des campagnes plus agressives.» Autre initiative vaudoise, des cours d'initiation à la dégustation sont organisés depuis le début de l'année à l'attention du personnel de la restauration. Avec un très bon retour. «Nous avions prévu cinquante cours sur l'année et nous en sommes déjà à trente. Bien au-delà de nos espérances», se félicite Nicolas Schorderet.

Dans le canton de Neuchâtel, Edmée Rembault-Necker, directrice de l'Office des vins et produits du terroir de Neuchâtel (OVPT), constate que les encaveurs effectuent des démarches individuelles importantes. La présence des vins du Littoral sur les tables de tout le canton est donc assurée. Dans une petite région, l'attachement aux produits locaux est peut-être plus naturel.

Mais l'OVPT a su créer des événements qui attirent un public différent, telle la présentation du non-filtré en janvier: «Ça marche de mieux en mieux. Et l'opération caves ouvertes est également une réussite. On rencontre un public jeune, des familles», constate Edmée Rembault-Necker.

Qualité à mieux vendre

Si la promotion dans les régions de production se fait bien, le marché est évidemment bien plus important en Suisse alémanique. «Avec cette hausse de la consommation, nous avons là un exercice encourageant», confirme Laurent Favre. Mais le président de la Fédération suisse des vignerons nuance: «Attention, il y a quand même une hausse des vins étrangers.»

A la tête de l'association depuis deux ans, il prépare la première campagne de promotion prévue pour fin mai. «Nous avons réagi à cette montée des vins étrangers. A nous de vendre la qualité de nos produits», note le conseiller national neuchâtelois.

La deuxième vague de la campagne de promotion aura lieu en septembre. Et pour le Valaisan Jacques-Alphonse Orsat, président de Swiss Wine Promotion, c'est déjà une réussite. «Nous sommes parvenus à regrouper les différents acteurs régionaux, les coopératives, les familles vigneronnes.» Après des années sombres, Swiss Wine s'apprête à revivre. «Nous avons pu réunir une somme et la Confédération met le même montant pour la promotion.» Et Jacques-Alphonse Orsat insiste: «Cette campagne a été choisie à l'unanimité de nos membres.»

Si cette hausse de la consommation de vin suisse rassure tous les observateurs, aucun n'ignore que les vins blancs étrangers progressent de 7,8%. Et que cette hausse de 3,2% ne compense qu'en partie la perte de 4,5% subie en 2009.

Note positive pour 2010, les stocks ont diminué - ou sont stables - dans tous les cantons romands. Pour l'ensemble de la Suisse, ils représentaient 2,346 millions d'hectolitres (hl), en diminution de 20 183 hl par rapport à l'année précédente.

Depuis les années quatre-vingt, les habitudes de consommation ont changé. Si l'on buvait régulièrement du vin autrefois, la consommation est plus occasionnelle aujourd'hui. Mais le monde viticole s'adapte.

 

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