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Le troc du savoir-faire fait des émules chez les Romands

30 sept. 2011, 11:13

Le temps, c'est de l'argent. Une quarantaine de bourses d'échanges en Suisse, dont six en Romandie, ont fait de ce proverbe une réalité. Le principe est simple: consacrer un peu de son temps à aider les autres pour pouvoir profiter ensuite soi-même d'un coup de main.

Selon Benedikt Gugolz, membre du réseau d'échanges mis en place à Lucerne, «les personnes à bas revenus mais bénéficiant d'un maximum de temps libre sont les cibles idéales. Elles ont tout à gagner à entrer dans un cercle d'échange de temps», a-t-il expliqué.

L'adhérent du cercle (ou de la bourse) se met à disposition des autres membres pour offrir une prestation d'une certaine durée «facturée» non plus en espèces mais en temps. Il peut ensuite profiter d'une prestation d'une même durée de la part d'un tiers.

Un exemple: Mme Ballmer garde pendant deux heures le bébé de M. Ribeau, divorcé. Mme Ballmer comptabilise +2 heures sur son compte. Elle peut ensuite profiter d'une prestation d'une durée identique de la part de Mme Dubois, qui lui remplit sa déclaration d'impôts.

A son tour, Mme Dubois, grâce à son nouveau bonus, peut prendre des cours de guitare durant deux heures chez un autre membre.

Surtout par internet

Plus le nombre d'adhérents d'un cercle est important, plus les offres de prestations se multiplient et plus l'incitation est grande à entrer dans ce système. La plupart des membres de ces réseaux communiquent actuellement par internet.

«Trente-huit bourses, dont six établies en Suisse romande et une sise au Tessin, proposent ce service», selon Andreas Mäder de Tauschforum Schweiz. Son association a pour mission de faciliter la coordination entre les différentes bourses en Suisse.

En Suisse romande, ces prestations existent dans les cantons de Genève, Fribourg, Neuchâtel et Vaud sous l'appellation de «réseau d'amitié et d'entraide» favorisant «les échanges locaux de services, de compétences et de biens», selon la plateforme de coordination romande Sel suisse.

La plupart de ces réseaux locaux comptent en Suisse entre 50 et 100 membres chacun, précise Andreas Mäder. Près de 3000 personnes profitent aujourd'hui de ce système dans notre pays. Mais un catalogue suffisant de propositions de prestations est indispensable pour le bon fonctionnement des bourses. Enfin, pour renforcer le lien social, les membres se réunissent lors d'activités culturelles.

L'idée d'introduire ce système incitatif est en gestation à Zurich dans le domaine particulier des soins à domicile par l'entremise du projet Zeta créé par la fondation Sunflower. Celle-ci dit vouloir s'inspirer du modèle japonais «Fureai Kippu» lancé au début des années nonante par un ancien ministre japonais de la Justice. Selon ce modèle, un adolescent japonais peut par exemple s'occuper des courses d'une personne âgée ou l'aider à cuisiner ou à faire son ménage.

Sous forme d'une contre-prestation, grâce à ses heures engrangées, le jeune homme ou alors ses parents peuvent ensuite profiter à leur tour d'une aide extérieure.

Le projet Zeta à Zurich en est aujourd'hui à ses balbutiements, car pour démarrer il manque dans l'immédiat un capital de départ (en espèces sonnantes) et des structures professionnelles. Mais Sunflower se dit persuadé de pouvoir importer le modèle japonais. / ats

Plus de renseignements sur:
les réseaux d'échanges d'amitié et d'entraide en Suisse romande,  www.sel-suisse.ch

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