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Le syndicat Unia dénonce des licenciements chez Voumard

Scène de crime chez Voumard: le syndicat Unia a mené hier matin à Hauterive une opération choc pour dénoncer le licenciement par l'entreprise de 13 personnes, et ceci sans le moindre plan social. La direction de l'entreprise, en mains américaines, dit n'avoir pas eu d'autre choix.

05 juin 2009, 09:13

Des silhouettes grises scotchées sur le parking, des fumigènes orange, des rubans en plastique et des coups de klaxon style série américaine, avec un slogan martelé en boucle: «Voumard, cauchemar, Voumard, cauchemar...»

Telle était, hier vers 7h du matin, la drôle de «scène de crime», selon les termes du syndicat lui-même, dressée par une douzaine de militants d'Unia devant l'entreprise à Hauterive.

Le syndicat accuse le fabricant de machines, aux mains de l'Américain Novellus depuis 2005, d'avoir licencié 13 personnes sans aucun plan social, d'avoir «saucissonné» ces licenciements en deux vagues pour éviter d'être soumis à la loi sur les licenciements collectifs et de n'avoir pas cherché, auparavant, à limiter la casse par du chômage partiel.

«Parmi les 13 personnes licenciées, cinq sont proches de l'âge de la retraite et trois ont 20 ans d'ancienneté», dénonce Pascal Crespin, secrétaire syndical responsable du secteur industriel. «Et pour seule mesure d'accompagnement, l'entreprise n'accorde qu'un mois de salaire supplémentaire pour quatre d'entre eux.»

Les militants d'Unia, qui distribuaient des tracts aux ouvriers se rendant à leur travail, espéraient aussi pouvoir entamer de vraies négociations avec la direction. Peine perdue: «Ce sont les méthodes à l'américaine: ils ne savent pas ce que veut dire le partenariat social», confiait un militant.

Aucun employé parmi les personnes licenciées n'a participé à l'action. «Mais on peut le comprendre: elles n'ont pas été libérées immédiatement par l'entreprise et n'ont pas forcément envie de se mettre au premier plan», note Loïc Dobler, secrétaire syndical chargé de l'industrie des machines.

Voumard emploie environ 120 personnes à Hauterive, qui ne sont pas au chômage partiel selon le syndicat, même si la direction l'envisagerait pour l'automne. «Mais il y a du travail jusqu'à la fin de l'année, certains ouvriers continuent de faire des heures supplémentaires, on leur met la pression», relève de son côté la secrétaire centrale d'Unia Catherine Laubscher.

«Nous avons rencontré deux fois la direction, sans succès. La seconde fois, on nous a menacés d'appeler la police», ajoute Loïc Dobler, pour qui l'attitude de la direction américaine tranche singulièrement avec celle des patrons de l'horlogerie: «Nous avons négocié certains plans sociaux avec des indemnités de l'ordre de 60 000 francs… Ici, on ne peut même pas discuter.»

Le groupe Novellus a racheté Voumard Machines, qui était un fleuron de l'industrie des machines du canton de Neuchâtel, en 2005, via sa filiale allemande Peter Wolters. Autrefois basée à La Chaux-de-Fonds, l'entreprise a abandonné son site de fabrication dans les Montagnes pour n'y conserver qu'un centre d'apprentissage. Elle est spécialisée dans la conception et la fabrication de machines à rectifier. /FRK


VIDEO

Reportage réalisé jeudi matin devant l'usine Voumard. Interview de Pascal Crespin, responsable secteur industrie d'Unia Neuchâtel.

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