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Le plan d'aide à l'Irlande ne rassure pas la zone euro

Après avoir très brièvement salué l'adoption du plan d'aide pour l'Irlande, les marchés rechutaient hier, doutant à nouveau de la capacité de la zone euro à résoudre de nouvelles crises qui pourraient toucher d'autres pays fragiles, comme le Portugal ou l'Espagne.

30 nov. 2010, 05:15

Comme attendu, les membres de l'Union européenne (UE) ont adopté dimanche un plan de sauvetage de 85 milliards d'euros (113 milliards de francs) en faveur de l'Irlande auquel s'est joint le Fonds Monétaire International (FMI), comme pour la Grèce au printemps. Ces annonces largement anticipées ont eu peu de retombées sur les marchés, qui se sont plutôt inquiétés de la situation de l'Espagne, mais aussi de l'Italie, après une émission obligataire mitigée, réalisée hier à des taux élevés.

Très chahuté depuis l'annonce du plan pour Dublin, l'euro reculait en fin d'après-midi à 1,3086 dollar contre 1,3240 dollar vendredi en fin de soirée. La monnaie unique cédait également du terrain face au franc suisse à 1,3107 franc, contre une valeur de 1,33 franc durant la nuit de dimanche à hier. Afin de rassurer les marchés, les membres de l'UE se sont également entendus dimanche sur les contours d'un futur Fonds de secours de la zone euro, avec pour ambition de freiner la contagion de la crise de la dette. Mais les investisseurs attendent des réponses claires concernant la résolution du risque de contagion à d'autres pays. «Pour le moment, le manque de précision autour de la mise en place» de ce nouveau fonds «ne permet pas de calmer définitivement les esprits», estime Franklin Pichard de Barclays Bourse.

Les ministres de la zone euro ont toutefois accéléré les préparatifs de ce futur fonds de soutien permanent aux pays en crise, appelé à voir le jour mi-2013, en remplacement du mécanisme actuel, le Fonds Européen de Stabilité Financière, dont la durée de vie est limitée.

Ce nouveau mécanisme sera débloqué au cas par cas, en cas de crise de solvabilité d'un Etat. Le pays concerné négociera alors la restructuration de sa dette avec les créanciers privés. «Tant que le marché fera du coup par coup, les spéculateurs peuvent s'acharner sur d'autres pays comme l'Espagne», a expliqué un opérateur de marché, estimant que le marché «n'attendra pas 2013» et a besoin de réponses immédiates. «Les investisseurs devraient maintenir leur attention sur la péninsule ibérique, avec les déficits portugais et les éventuelles pertes, jusqu'ici non révélées, des caisses d'épargne espagnoles», prévenait la banque d'affaires Goldman Sachs dans une note hier matin.

Pour les analystes de la banque, «de la vitesse à laquelle les autorités européennes vont aborder ces problèmes dépend la volatilité du marché». Sur le marché obligataire où se négocie la dette des Etats, seuls les rendements grecs profitaient des annonces de Bruxelles. Les taux espagnols et italiens ont fortement augmenté, le taux italien à dix ans renouant avec son niveau de juin 2009. Le taux espagnol à dix ans a atteint de son côté un plus haut depuis 2002.

A la clôture, Francfort cédait 2,20%, Paris 2,46%, Londres 2,08% et Madrid 2,33%. De son côté, la Bourse suisse perdait 1,33%. Wall Street succombait également à ce climat de crise: le Dow Jones perdait 1,18% et le Nasdaq 1,26% à la même heure. /ats

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