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Le financier George Soros prend une semi-retraite

28 juil. 2011, 04:15

George Soros abandonne le métier de gérant de fonds pour le compte d'investisseurs extérieurs à sa famille. A 81 ans, le milliardaire américain - 46e fortune mondiale - a décidé de rendre aux riches clients de son fonds Quantum leurs avoirs évalués à moins d'un milliard de dollars. Les 24,5 milliards de dollars restants lui appartiennent, ainsi qu'à sa famille et aux différentes fondations qui portent son nom. Depuis 1969, ceux qui ont investi dans Quantum, un privilège réservé à la clientèle très riche ou aux institutionnels, ont profité de rendements annuels moyens de 20%, ce qui représente une performance exceptionnelle.

Le financier, né à Budapest en 1930, s'est fait une réputation en gagnant un milliard de dollars dans des spéculations contre la Banque d'Angleterre en 1992. Il s'est construit depuis une carrière parallèle de philanthrope. George Soros a ainsi redistribué depuis trente ans à des causes qu'il jugeait méritoires plus de huit milliards de dollars accumulés dans des paris audacieux sur les marchés financiers.

Changement de réglementation

Ses fondations dans les pays de l'ancien empire soviétique œuvrent pour la promotion de la démocratie et la bonne gouvernance. Soros a aussi jugé de son devoir de se séparer d'une fraction de sa fortune pour lutter contre la pauvreté, pour la liberté d'expression et l'accès à l'éducation dans 70 pays. Il s'est également engagé personnellement dans le débat politique américain, en finançant par exemple en 2004 des campagnes hostiles à la réélection de George W. Bush.

Surnommé «l'homme qui a cassé la Banque d'Angleterre», Soros a répété son exploit de 1992 en spéculant contre le bath thaïlandais en 1997. Sa tactique visait là encore à parier sur l'inéluctabilité d'une dévaluation et à profiter de la manière dont la banque centrale thaïlandaise s'épuisait à défendre une parité injustifiée de sa monnaie. Son profit dans cette opération: 750 millions de dollars.

Le mois dernier, George Soros a qualifié de «probablement inévitable» la mise en place d'un mécanisme qui permette à un pays trop endetté et manquant de compétitivité de quitter la zone euro. «Nous sommes au bord d'un effondrement économique qui commence, disons en Grèce, mais qui pourrait aisément se propager. Le système financier reste extrêmement vulnérable», soulignait-il. Cette inquiétude se reflétait dans sa décision de maintenir le mois dernier les trois quarts de ses actifs en cash. Comme d'autres, il défend la mise en place d'un système fiscal paneuropéen et l'abandon des régimes nationaux de réglementation bancaire, de manière à compléter l'intégration monétaire européenne.

Ce n'est pas pour cause de rendements décevants que George Soros rend l'argent de ses clients. Quantum affiche certes un recul de 6% de la valeur de ces actifs depuis le début de l'année. Mais comme d'autres gérants de fonds spéculatifs, il constate que la nouvelle réglementation l'obligerait, à partir de l'an prochain, à identifier ses clients et ses employés et à donner des détails sur sa gestion et sur sa manière d'éviter les conflits d'intérêts avec sa fortune personnelle. Plutôt que de se soumettre à ces contraintes, il choisit de faire de Quantum une affaire purement familiale.

bio express

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