C’est l’histoire d’une vaste ambition, celle de réformer en profondeur le système des assurances sociales. Le revenu de base inconditionnel (RBI) entend répondre aux bouleversements profonds du marché de l’emploi et du creusement des inégalités en allouant à chacun un minimum vital. Rejeté sèchement par les Suisses en votation populaire en juin 2016 (76,9% de non), il a été testé grandeur nature par les Finlandais. Ils viennent de publier des premières conclusions tout sauf éclairantes. Faut-il donc abandonner l’idée à tout jamais? Non, répondent les experts. Mais le RBI ne s’impose toujours pas comme la recette miracle.
«Si l’on ne se focalise que sur le sentiment de bien-être de ses bénéficiaires, l’expérience finlandaise de revenu de base inconditionnel est positive», résume l’un des auteurs de l’étude finlandaise, Markus Kanerva, directeur du groupe de réflexion Tänk à Helsinki. Avec d’autres spécialistes en assurances sociales, sciences sociales et économistes, ce chercheur...